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Par : Pat CHN
Publié : 12 octobre 2014

Niño et ses troubles respiratoires.

Plaidoyer pour un "hôpital" ostéopathique.

Niño et ses troubles respiratoires.

Décembre 2011. Voici bientôt un mois que Niño, un hongre très calme, a été sujet à un très sévère emphysème pulmonaire d’habitude d’origine allergique mais ici aussi bactérien d’après les vétérinaires qui l’ont soigné. Nous savons qu’il a malheureusement mais involontairement eu du foin de mauvaise qualité (poussiéreux ou moisi) durant l’hospitalisation de sa propriétaire - qu’il a vu tomber d’une jument et partir en hélicoptère avec une vertèbre fracturée fin juillet. Il est depuis un mois sous haute surveillance dans le jardin de sa famille humaine, auprès de Makéba : une ponette émotive qui, sans cause allergique trouvée, est intolérante aux poussières. Leur foin est mouillé.

Cependant, il a du mal à reprendre des forces et rechute à chaque arrêt d’antibiotique/cortico, tout en ne supportant que mal lesdits antibiotiques (en effet, en voulant tuer les mauvaises bactéries, on tue aussi les bonnes donc Niño n’arrive plus à digérer donc il a du mal à reprendre de l’état ; à moins que le simple fait d’être en effort pour juste respirer le fasse maigrir ?).

Il ira début janvier subir une batterie complète d’examens à l’École Nationale Vétérinaire (ENV) afin :
 de trouver la famille bactérienne qui le maintient en bronchite, et de n’utiliser précisément que l’antibiotique efficace contre elle.
 de tester à quel point ses poumons ont été détruits et quels seront les traitements à vie (molécule, dosage, fréquence, mode d’administration) qu’il devra prendre pour réussir à mieux respirer.

Croisons les doigts pour que Niño se maintienne jusque là … et qu’il permette enfin à ses propriétaires de souffler…

Janvier 2012. Rien de bon n’est sorti de l’ENV. Niño est fortement atteint, et c’est irréversible. Trop d’alvéoles pulmonaires sont ’détruites’ (en tout cas ne fonctionnent plus). Le traitement proposé se doit d’être efficace sinon Niño est dans une bien mauvaise posture.

Mars 2012. L’état de Niño a réussi à se dégrader même sous corticothérapie, avec de vraies difficultés à respirer même sans faire d’effort physique et des crises de toux de plus en plus violentes, émission de crottins involontaires sous les contractions : situation très difficile à supporter pour le cheval et pour les propriétaires impuissants, qui suivent pourtant le protocole de soins à la lettre. Plusieurs avis vétérinaires se rejoignent : Niño ne semble pas pouvoir s’en sortir.

Plutôt que de le diriger vers l’euthanasie, les propriétaires amènent Niño à la ferme de Saint Ygnan pour une durée indéterminée. Le cheval est manipulé régulièrement afin de redonner de la souplesse à l’ensemble de ces cellules et donc aussi de facto à ses alvéoles pulmonaires. Très vite, les corticoïdes ne sont plus administrés, le foin n’est plus mouillé, et Niño respire de mieux en mieux, malgré quelques quintes ou quelques ’rechutes’ ponctuelles.

De retour chez lui, le cheval respire normalement, a retrouvé un aspect physique normal, et n’a plus de foin mouillé de tout l’été. Il reprend même les promenades sous la selle ! Prudemment bien sûr, mais a priori il respire à nouveau comme un cheval...
normal.

Merci au propriétaires de Niño d’avoir fait confiance à une façon de voir différente.

Post-scriptum

Ce cas pour dire ce que l’ostéopathie nous enseigne :
 il ne faut pas confondre dysfonction et lésions et avant de condamner un animal (ou même bien avant de préférence...), un essai des médecines qui soignent le dysfonctionnel : ostéopathie, acupuncture, homéopathie est important ...
 Dans les cas graves, une consultation ne suffit pas mais, un suivi journalier peut largement bousculer les Limites habituelles de ce qu’il est possible de faire et c’est ce que nous faisons dans la ferme de saint Ygnan avec ma compagne et en appoint avec les vétérinaires du chat perché quand le cas le nécessite. Nous recevons les chevaux pour les cas graves ou chroniques en hospitalisation d’ostéopathie.