Souvent l’Ostéopathe voit arriver un chien avec posé un diagnostic d’arthrose, uni-articulaire ou non, avec radiographie à l‘appui ou non. Et pourtant à chaque fois, que le motif de consultation est : ne s’assied que difficilement, met beaucoup d’efforts à se lever, se déplace moins vite, ne monte plus sur le canapé, etc.
Alors, la restriction de mobilité observée sur l’animal est mise sur le dos de l’arthrose … Et se traduit immanquablement par la prescription d’AINS.
A l’ostéopathe ce mot semble un fourre-tout dont il faudrait pourtant sortir dans le langage médical. En effet si par exemple on trouve sur Wikipedia une définition généralement admise :
L’arthrose est une maladie qui touche les articulations, on l’appelle aussi arthropathie chronique dégénérative. Elle est caractérisée par la douleur, mécanique et diurne et la difficulté à effectuer des mouvements articulaires. Au niveau de l’articulation, la surface du cartilage se fissure, s’effrite et finit par disparaître. Ensuite, des excroissances osseuses se forment et nuisent aux mouvements.
Cette proposition en tant que définition n’est pas à discuter sauf que l’affirmation souvent consécutive qui implique que l’arthrose induit systématiquement la restriction de mouvement observée sur l’animal et sa difficulté apparente à faire les actes du quotidien n’est en rien prouvée.
En effet par la réalisation d’un diagnostic Ostéopathique différent du diagnostic médical, mais complémentaire, qui recherche des dysfonctions articulaires et non des lésions de l’articulation, on découvre alors des zones en dysfonction, donc en restriction de mouvement et souvent sans lésion tissulaire observables. Et l’expérience Ostéopathique prouve que ces dysfonctions peuvent être prépondérantes dans l’occurrence des symptômes observés.
Il est très fréquent de constater plus de 50 % d’amélioration immédiate après la manipulation par la simple disparition des dysfonctions alors que les lésions sont évidemment restées les mêmes. Et il n’est pas rare de constater une disparition pure et simple des symptômes.
Avec ce constat post-ostéopathique que les anomalies dysfonctionnelles sont au moins aussi importantes, voire plus, que les anomalies lésionnelles, est-il toujours raisonnable d’imputer au point d’arthrose vu à la radiographie, au bec de perroquet, à l’usure du cartilage, la responsabilité des symptômes ?
La proposition de la biologie cellulaire qui s’intéresse à la physique de la cellule et parle de Tenségrité (Caractéristique d’autocontrainte et de réactivité à la pression de la cellule pour résumer très vite) sur laquelle l’ostéopathie travaille avec assiduité semble plus intéressante pour expliciter le syndrome arthrosique.
En effet les caractéristiques physiques d’un édifice tenségritif (cellules ou ensemble de cellules : un organe, un corps) permettent de comprendre facilement que la libération fonctionnelle d’une articulation sacro-iliaque sans lésion d’arthrose soulage systématiquement l’articulation ilio-fémorale qui pourtant présente de l’arthrose objectivable à la radiographie.
Dans ces conditions en Ostéopathie, on ne débloque pas une articulation, on déplie un corps par détente de l’ensemble de ses articulations. Les endroits « pincés » gagnent en liberté de mouvement, et mieux encore, la circulation humorale est plus facile, d’où un meilleur fonctionnement tissulaire et une cicatrisation possible à terme, sans même AINS ou chondro-protecteurs qui souvent deviennent superflus.
Ainsi, ce vieux caniche, présente de nombreux becs de perroquets, de l’arthrose des hanches et des carpes. Pourtant aussitôt après le traitement ostéopathique global mais plus particulièrement des deux sacro-iliaques, de l’articulation D13/L1, et occiput/Atlas ainsi que ATM gauche, il descendra tout seul de la table basse ce qu’il ne pouvait plus faire et au cours d’une marche sur le parking de la clinique, il sera noté par le propriétaire un meilleur équilibre au pas, une démarche plus rapide et plus fluide et surtout à nouveau la possibilité d’uriner en levant la patte.
Les points d’arthrose sont ainsi replacés dans leur contexte :
– Ce sont des points en lésion, pas forcément douloureux si les compensations sont bonnes autour de ces points,
– Ce sont des facteurs de récidive plus fréquentes mais toujours améliorables même au niveau lésionnel à long terme.
Conclusion : Ces fréquentes observations cliniques nous amènent à demander que la discussion entre vision classique de l’arthrose véhiculée par la profession ou par la presse spécialisée et la vision ostéopathique s’engage réellement pour une révision de la nosologie et du traitement de l’arthrose. En ces temps où la prescription vétérinaire est sur la sellette, utilisons-la à bon escient et pas seulement pour les antibiotiques !!!