Diplômé vétérinaire de l’école de Toulouse en 2005, je me suis très vite lancé dans l’ostéopathie qui me plaisait énormément comme façon de soigner. Je me suis installé en 2010 en clientèle mixte dans la montagne noire exerçant alternativement la médecine classique et l’ostéopathie. Je n’avais jamais réussi à en faire un exercice exclusif parce que je n’osais pas. Peur de ne pas y arriver financièrement, peur du regard des confrères.
En 2011, à partir de l’ordonnance de juillet qui changeait la donne en ostéopathie, je regardais de loin et difficilement venir ces ostéopathes non vétérinaires qui je le croyais, m’empêchaient de sauter le pas de l’exercice ostéopathique exclusif.
Et puis en 2014, sous couvert d’antibiorésistance dont la profession a été rendue responsable, la délivrance des médicaments nous a été retirée. Ce fut la catastrophe pour les cabinets ruraux, il a fallu licencier des secrétaires et nos salariés vétérinaires. Beaucoup de structures se sont retrouvées en faillite, ce qui n’a pas arrangé la situation de ceux qui restaient contraints de faire des déplacements en urgence de plus en plus lointains. Personnellement, j’en ai profité pour soigner encore plus avec l’ostéopathie qui restait un moyen facile à mettre en œuvre en autonomie et me donnait l’impression de mieux maîtriser ce que je faisais. Cela m’a permis de bien passer le cap.
Et puis avec une crise évidente des vocations rurales et un numérus clausus encore plus serré tellement la profession a toujours eu peur de la perte de chiffre d’affaires, la campagne s’est vidée de vétérinaires. Les ostéopathes maintenant reconnus, avec une solide formation et une éthique de soin telle qu’on l’attend d’une profession de santé ont pu faire un maillage du territoire et vivre parce qu’il n’avaient pas besoin comme nous d’un plateau technique important. D’autant plus que les inégalités sociales qui se creusaient dans les années 2000 se sont encore accentuées. Finalement cette profusion de vocations d’ostéopathie et d’écoles aura été une aubaine, sans cela avec peu de vétérinaires dans les campagnes et une absence encore de pensée alternative vraie dans l’enseignement vétérinaire, il y aurait ici un désert médical au lieu de cette médecine aux mains nues qui nous fait vivre maintenant et satisfait nos clients.
En effet, il y a clairement deux sociétés : ceux qui peuvent utiliser les techniques médicales telles que nous les concevions alors et ceux qui ne peuvent pas, d’autant plus que la sécurité sociale mise en faillite puis entièrement privatisée n’a pas arrangé la donne. Sinon examens complémentaires et médicaments sont trop chers globalement pour être prescrits ...
Personnellement, j’ai alors fait feu de tout bois pour soigner : ostéopathie, acupuncture, homéopathie avec des remèdes que je fabriquais moi même.
Ma consultation se fait maintenant par un examen rigoureux qui cherche à envisager les cas où je ne pourrai pas me passer des chers médicaments de nos multinationales. Sinon, ensuite, je palpe les tensions, façon tenségritive, tissulaire, énergétique ou tout autre technique, et puis je cherche à redonner de la fluidité au corps pour qu’il réagisse mieux. Je m’aide de toute autre technique possible en accord avec les lois de la biophysique maintenant que l’on sait que Benveniste avait raison et que l’on a poussé sa théorie dans ses retranchements : sons, couleurs, cristaux, on sait ce que cela fait, ce ne sont plus des supputations...
Ce qui fait que les techniques structurelles sont reléguées au rang d’anecdote ... Et puis chacun a vu maintenant sur les écrans Kirlian de dernière génération les effets de son traitement sur son patient, il n’y a plus de place au doute ni pour celui qui soigne, ni pour celui qui reçoit le traitement, fusse t’il le traitement d’un chakra.
Le fait d’être de facto privé de béquilles médicamenteuses nous a permis de nous remettre dans la peau de l’ostéopathe américain de la guerre de 14/18 qui soignait mieux avec ses mains la grippe espagnole que les médecins de l’époque. C’est vrai que de ne soigner que des problèmes musculo-squelettiques avec l’ostéopathie c’était utiliser une Ferrari avec la seule première vitesse. Ainsi en quelques minutes une consultation est faite, appréciée dans son résultat. Par contre s’occuper de cas graves et aigus oblige à y revenir parfois plusieurs fois par jour. Et finalement seule la bonne vieille perfusion a survécu à ce séisme économique.
Nous soignons ici toutes les espèces, les chiens, les chats, les vaches, les chèvres et moutons, mais aussi les chevaux qui sont fortement revenus dans le paysage tant les nouveaux moyens de transport sont chers et cela bien que la plupart des bonnes terres aient été vendues à des multinationales. Dans le canton, Monsanto possède 70% des terres et fabrique du kevlar pour les gilets pare-balles avec le lait de chèvres OGM. Parfois de la même façon, comme il n’y a plus de médecins dans notre campagne, je me laisse aller à soigner aussi les gens.
En 2018, faute de vétérinaires pour venir se perdre dans la montagne noire, je me suis associé avec un de ces ostéopathes animaliers et un ostéopathe humain reconverti, pour parer aux urgences puisque maintenant on fait aussi les urgences avec les mains ... Je fus agréablement surpris de leur formation et de leur éthique. Et notre association même aujourd’hui en 2030 fonctionne bien, on a presque oublié de quel cursus nous étions originaires. Au fond, même si je reste le seul de l’association à pouvoir prescrire des examens complémentaires et des médicaments, à faire de la chirurgie, cela ne pose aucun problème, car sur notre clientèle, il faut d’abord passer par pas cher... Donc, par les mains et ne sortir le reste qu’en cas d’absolue nécessité .... Et en plus avec l’ostéopathie on n’a presque pas besoin de faire de césarienne sur nos vaches parturientes.
Pour l’avenir, je suis inquiet, car même si tout ce sur quoi nous avons fonctionné empiriquement est maintenant démontré : tenségrité, FTM, MRP, fonctions d’ondes corporelles... Même si des théories comme celles des protéodies, comme le soin par les couleurs etc, sont aussi validées, et que cela nous permet de nous lâcher complètement, malgré cela et à cause de cela, Siemens est en train de mettre au point une machine de soins biophysiques brevetée évidemment. Mais comme les brevets sur le vivant sont aussi possibles, ils ont breveté les phénomènes sur lesquels nous travaillons ...
Ils pourront à tout moment nous interdire de soigner sans leur machine, la loi leur donnera raison.
Cela sera-t’il appliqué au pied de la lettre ? Ou bien nous laisseront’ils tranquilles tant que nous sommes porteurs de paix sociale par rapport au 20 millions de pauvres en France ? L’avenir le dira mais, les multinationales ne nous ont pas habitués à la tendresse. Et de l’autre côté, les rebouteux et magnétiseurs sans formation sont réapparus en force ... Et comme l’âge de la retraite est monté à 75 ans ... J’en ai encore pour un moment à me servir de mes mains !!
Dr Thomas Oak
Montolieu (11) le 15 février 2030.