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Publié : 23 novembre

Quoi Cueillir ? Où ? Comment ?

Je viens d’apprendre, je ne sais pas si c’est vrai, qu’au jour d’aujourd’hui, seuls 0,2% des français sont vraiment ruraux quand l’Insee nous annonce une proportion [1] de 18% vivant dans une commune rurale et puis on trouve plein d’autres chiffres différents. Bon, comme d’habitude les chiffres des statistiques ne sont pas du tout une valeur sure ... Pourtant, il est vrai que dans notre commune, ceux qui vivent dans le village n’ont souvent pas grand chose à voir avec la ruralité outre le fait qu’il voient du vert à perte de vue depuis leur fenêtre. Mais, ce que je veux dire, c’est que les gens qui connaissent les plantes, le rythme des plantes et des saisons sont loin d’être la majorité et que le savoir afférent qui nous relie à la nature s’évapore à la vitesse grand V. J’ai retrouvé une partie de ces connaissances pour mon plus grand bonheur et je vais donc, au fil des pages, parler plantes, ce règne qui est omniprésent, que nous ne regardons même plus. Cela me semble primordial. Cependant, il semble que ceux qui s’adonnent à la cueillette et mettent le nez sur les plantes sont devenus ici et maintenant des extraterrestres.

Aussi, il me faut prendre au moins dans un bout de texte les précautions d’usage pour tout néophyte qui, porté par l’enthousiasme de mes mots se mettrait derechef à cueillir à tout va. Je vous incite vraiment à la cueillette, mais avant tout, lisez ces quelques lignes s’il vous plait.

Quoi cueillir ? En quelle Quantité ?

Depuis quelques années maintenant que je parcoure les livres de cueillette Sauvage, j’ai trouvé plus d’une bonne cinquantaine de bons livres et n’ait sûrement pas tout lu [2]. Cependant, y a ceux dont les auteurs ont vraiment bourlingué, testé par eux mêmes et ceux qui pour une partie au moins se sont contentés de répéter ce qu’ils avaient lu ou entendu. Il se trouve que dans tout cela j’ai trouvé beaucoup de gens qui se protègent au cas où un lecteur trop téméraire vivrait une expérience désagréable et voudrait alors s’appuyer sur leurs écrits pour dire que c’est la faute du livre.

Aussi certaines plantes sont marquées mauvaises sans qu’il ne me semble y avoir de raisons logiques ... Parce que, mauvais cela veut dire quoi : trop dur ? trop amer ? Avec un composé très toxique ?

En fait il y a en France métropolitaine peu de plantes, une cinquantaine environ, qui soient mauvaises au point de ne pas devoir être ingérées (digitale, laurier rose, cigüe, cytise, if, etc ....)

Mais pour la plupart des plantes dites toxiques cela dépend ... Oui, cela dépend : de l’état de développement de la plante, de là où elle pousse, de la variété, de la partie de la plante.

Mais voilà, plutôt qu’il y ait la moindre erreur on préfère ne pas dire que dans l’if en tout point hyper-toxique, la petite baie rose du fruit se mange quand la graine violette qu’elle contient vous fera passer l’arme à gauche. Ok, j’ai vu mon prof [3] ingérer la baie rose mais personnellement je n’ai rien testé du tout, je n’ai pas osé, alors de là à penser ce ne sont que des écrits de poivrot, il n’y a qu’un pas ....

Et pourtant c’est dans la connaissance, l’expérience, que se situe le choix possible le jour où il serait nécessaire de choisir des plantes autour de vous pour manger. Sans connaissance validée, il n’y a pas de choix ... Alors, pour chaque plante dont je parlerai, j’essaierai de séparer le bon grain de l’ivraie à la lumière de ma petite expérience !!

Au moment de cueillir, les bonnes questions à se poser sont : Quelles parties de la plante dois je prendre ? En quelle quantité ? Avec quelle fréquence ? A quel Moment de l’année ? Avec quelle préparation ? Je vous raconterai plus tard la morelle noire, poison chez nous, intégrée dans le plat national à Madagascar !

Mais surtout faites vous votre propre expérience !!

Avant de cueillir, où suis-je ? Où en suis-je ?

Il reste qu’avant de penser cueillir quelque chose n’importe où ; il convient de respecter certains principes :
 1 - S’assurer que l’on reconnait bien la plante que l’on s’apprête à ramasser, pour être sur de ne pas la confondre avec une autre ... Parfois moins bonne, parfois toxique ... Ainsi, l’if à baie et le laurier rose ne seront pas tendre avec vous (mortels)... Au moindre doute, ne pas ramasser, c’est fondamental ... Ou bien faites vous aider par quelqu’un qui sait. Commencez par une facile : le pissenlit par exemple. Quand vous êtes à l’aise avec lui, vous en choisissez une autre. L’achillée mille feuille ? très bonne et immanquable. Petit à petit, vous incrémentez votre dictionnaire de plantes. Très vite vous arriverez aux trente plantes les plus fréquentes et les meilleures. Prenez votre temps à l’image des végétaux qui ont le temps long pour eux.
 2 - Ne pas cueillir des plantes protégées ou situées dans des espaces protégés. Cela va de soi ... Ou bien dans des endroits privés sans accord du propriétaire.
 3 - Ne pas cueillir dans des endroits potentiellement pollués : bords de route, décharges, anciens sites industriels ou miniers, bords de parcelles agricoles traitées à « donf »... Pâtures d’animaux, lieux très passants, etc ... La pollution est à mon avis, le plus grand danger de la cueillette ... D’où l’intérêt de connaître l’histoire du lieu où vous comptez faire votre cueillette et de le protéger. Ce faisant on rentre dans une cueillette sauvage-jardinée. C’est la méthode choisie par certains peuples d’Amazonie qui créent des parcours de cueillette dans la forêt et les enrichissent en semant le long du parcours en enlevant les plantes qu’ils ne veulent pas y voir, en en taillant certaines pour favoriser d’autres, en y jetant leur déchets pour faire de l’humus, etc ... Un début de jardin sous forme de promenade.
 4 - Ne pas tout ramasser mais faire un prélèvement qui laisse à la plante ou au groupe de plantes que vous prélevez la possibilité de continuer à croître et de réaliser son cycle. C’est le B.A. BA du bon cueilleur : protéger son gisement de plante pour l’avenir. Et sûrement le meilleur moyen de finir écolo ...
 5 - Ne cueillir que ce dont on a besoin dans l’immédiat ... Une grande partie de l’intérêt de la consommation de plantes sauvage réside dans la fraîcheur et la variété. Pour de la salade, je cueille toujours sans instrument, mais avec les doigts, parce que si cela résiste à mes doigts, c’est que c’est trop dur pour être ingéré de manière agréable. Et je recommande de faire le tri du bon au moment de la cueillette et non dans votre cuisine en y enlevant ce que vous ne mangerez pas. Votre compost sera content, mais pas la plante que vous avez trop ponctionnée.
 6 - Ne pas hésiter à laver sa cueillette voire à la désinfecter avec un peu de vinaigre (ou de javel, ou de permanganate ... bien rincer après !!!).

Et après toutes ces phrases négatives il convient bien d’en écrire une positive :

Faites vous plaisir en ramassant ! Une cueillette est un moment calme, une méditation, une promenade, la dégustation commence ici. Après quelques cueillettes, vous ne regarderez jamais plus une prairie, un chemin, une pelouse, un bois de la même façon. Et plus ira, plus vous serez heureux(se) de jouir des fruits de votre récolte.

Post-scriptum

De la petite chamelle au yorkshire ...<<<****>>>Fin de Jour.
 Silence, On écrit : sommaire : La vie Kaléidoscope.

Version du 23/11/24

PS : Image faites par ... IA ! Il y a là une superbe contradiction avec le sujet traité et mes propos ... Voyez le comme un Koan zen. Et pour l’heure à vrai dire le résultat, malgré tout sympa dans le visuel, me semble élaboré par une non intelligence tant l’IA dont je me suis servie ne comprends rien aux instructions.

rePS : Journées cueillettes à prévoir pour ceux qui veulent. https://www.patrick-chene.eu/spip.php?article422

Notes

[1En chute libre il est vrai et donc un mode dans lequel mes pensées mes propos deviennent de plus en plus étrangers et inaudibles

[2Je vous recommande particulièrement ceux de François Couplan : https://couplan.com/livres-categorie/livres-cles/

[3Professeur Faliu de l’école vétérinaire en 1984...