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Publié : 4 janvier

Cueillette d’hiver ?

On aurait tendance à penser que, l’hiver, la cueillette de plantes bonnes à manger, c’est mort !

Après plusieurs années de cueillette hivernale, je puis affirmer que dans notre paradis :
Dans le Couserans [1], une région de piémont montagneux pyrénéen [2], nous sommes plus au sud que Nice et malgré que nous puissions avoir de bonnes gelées à -6/-8 °C chaque hiver, le temps est en général assez clément.

Car en vrai ce qui empêche de cueillir ce sont la neige épaisse et les jours qui ne dégèlent pas. Ce qui est, de fait maintenant rarissime ici. Il se trouve toujours un petit rayon de soleil pour réchauffer les plantes et faire apparaître de tendres pousses voire quelques fleurs sur les résidentes de l’hiver, les plantes hiémales que la fraîcheur et l’humidité ne rebutent pas.

Aussi, même si parfois un nuage de buée nous sort par les trous de nez pendant la cueillette, nous rapprochant de la vision du taureau qui broute ... Il y a dans ce paradis toujours moyen de cueillir quelque chose.

Bien sûr, la petite promenade-cueillette méditative ne se fait pas le soir dans le noir après le travail de la journée, ni le matin au saut du lit quand l’aurore crispée de nanos-glaçons tressaille du peu de lumière qui s’échappe de la nuit. Mais cette promenade se fait après le repas de midi, dans une petite respiration digestive souvent ensoleillée et en tous cas tonifiante.

Certes la cueillette est moins abondante et plus lente que lors d’un festi-avril où le vent souffle dans la corne d’abondance, mais et surtout, les plantes nous offrent la connaissance d’une partie d’elle que l’on ne peut imaginer sans mettre son nez rouge de froid à contribution. Et, je me suis laissé dire que certaines de nos amies plantes profitent de l’hiver pour grandir sans être embêtées par les autres, celles qui au printemps les submergeront de leur vigueur ostentatoire.

Dans les talus :
 L’achillée millefeuille est toujours là, faisant la grimace quand les matinées sont gélives mais poussant de petites feuilles vert tendre des que le temps se radoucit.

Achillée Millefeuille

 Le plantain lancéolé fait une rosette à plat et dés que le soleil radoucit les après midi on voit apparaitre de belles petites feuilles dressées.

Plaintain lancéolé ici accompagné d’oxalis

 La pimprenelle, dont j’ai pu croire qu’elle était rare l’été, profite l’hiver de la disparition des plantes plus imposantes pour exploser dans tous les talus de la ferme.

Petite pimprenelle

 L’oseille sauvage aussi profite de la place accrue pour pointer ses lancéoles dans toutes les directions.

Oseille sauvage

 la ciboulette sauvage jaillit en petits buissons d’étincelles.
 le laiteron maraîcher de même que le mouron des oiseaux, la véronique petit chêne, la potentille sont là partout autour.
 L’ail sauvage pointe son échevelure au dessus des cailloux du fossé.
 les cardamines des décembre renaissent et font leur apparition. La cardamine hérissée mais aussi et surtout la cardamine à feuille de radis, une endémique de nos Pyrénées et qui est présente en très grande quantité près du ruisseau de la ferme, trésor insoupçonné et ... Délicieux !

Cardamine à feuille de radis

 Les orties, les oxalis, le lierre terrestre, la mauve, tout en ayant régressé fortement, ont subsisté dans des petites niches abritées et ont participé quand même à la cueillette hivernale, surtout les orties, toujours prêtes à offrir une petite tête aux premiers rayons de soleil insistants !!!

Et puis dans le jardin :

 Outre les sauvages abondantes (mouron, véronique, potentille, ravenelle...)
 La roquette et le cresson alénois, la moutarde blanche, la moutarde japonaise, le chou frisé sibérien, quelques choux de Bruxelles, l’oseille, et maintenant quelques feuilles d’épinard ....
 Quelques fleuries quand même : la pensée et, dès fin janvier, la violette sur le coteau un peu chaud. Mais aussi une étrangère importée qui fleurit tout l’hiver, la mauve du cap.

Alors, oui la cueillette est moins colorée que celle d’été, mais oh combien fraiche et vitaminée pour nos repas hivernaux par ailleurs souvent plus carencés [3].

Post-scriptum

Un avion et une vertèbre ...<<<****>>>Mains
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Version du 03/01/25

Notes

[1Ne dites à personne que c’est le paradis !

[2420 m d’altitude quant à la ferme

[3La carence en vitamine C presque disparue il y a quelques années revient en force pour cause de malbouffe ... La cueillette sauvage est un excellent moyen de s’en prémunir