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Publié : 13 septembre 2014

Ostéo4pattes,

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Revue d’ostéopathie comparée, rassemblements d’ostéopathes, édition de contenu sur l’ostéopathie, rencontres annuelles d’ostéopathie.

  • Nos sens nous trompent ...

    5 septembre, par Patrick Chêne
    Sommaire Introduction Nos sens nous trompent Pas très efficace Conclusion Introduction Les études se succèdent [1] et semblent nous dire que la fiabilité de notre toucher est assez nulle. Les Méta études se succèdent et régulièrement mettent en évidence un résultat mitigé de l'ostéopathie sur telle ou telle pathologie. Et je suis fermement convaincu qu'avec les mêmes paradigmes, la litanie ne va aller qu'en s'accentuant. Alors si l'on s'en tient là, fermez le banc. Les mains et l'ostéopathie, c'est fini. Et pourtant en France nous sommes maintenant plus de trente mille à se servir chaque semaine de nos mains pour faire des déductions qui se révèlent utiles pour nos patients qui en sont satisfaits au delà du simple hasard statistique. Tenir compte des deux premiers paragraphes sans les mettre en doute reviendrait à penser que nous sommes deux groupes d'hallucinés : – les soignants ostéopathes qui croient soigner – et les patients qui pensent être soignés. Effet placebo sur Gogo ! A noter que dans de nombreux cas les patients sont des animaux surement moins sensibles à l'effet placebo ... Quoi que, soyons fous ! Nos sens nous trompent ... Bin, là non plus je ne vais plus passer des heures à essayer de démontrer le contraire, trop aléatoire. Et sur ce coup, je vais même donner raison à nos détracteurs ... Essayez à plusieurs ostéopathes de décrire ce que vous sentez au même endroit chez un patient et il ne faut pas être très perspicace pour se rendre compte qu'il y a un blême. Aucun ne dit exactement la même chose. Pour ma part c'est une évidence, le toucher dépend de notre culture, de nos connaissances, de notre expérience, de ce sur quoi on porte attention, du fait que l'on se laisse aller à être synesthète (https://fr.wikipedia.org/wiki/Synes...) ou non ... bref un joli feu d'artifice de biais possibles qui nous éloignent d'autant plus d'un toucher carré, prétendument scientifique. Deux attitudes possibles alors : – 1 - Tenter de se rapprocher du graal de la neutralité. Pourtant je crois que c'est comme de vouloir rapprocher la courbe 1/X de zéro ... jamais on ne l'attendra, loin s'en faut. – 2 - Accepter les défauts de son toucher, et apprendre à les connaître. C'est simple et plus on va dans ce sens et plus notre toucher et notre capacité à décrire ce que l'on ressent en touchant se développe et se fiabilise. C'est l'expérience. A mes yeux c'est pragmatique et la seule attitude possible. C'est l'attitude du sculpteur qui "sent" la pièce de bois qu'il a sous les mains et y voit la forme qu'il arrivera à faire naître. C'est de l'artisanat tactile et seul l'entraînement assidu et têtu fera un bon "toucheux". Mais, comment à partir de quelque chose de faux pourrai t'on déduire des choses justes ? Rares maintenant sont les gens qui en CE2 ont eu la chance de faire plein d'exercices où, au marché, on pesait des marchandises avec une balance romaine. Elles avaient une particularité fondamentale pour un appareil de mesure, elles étaient toutes fausses ... Et pourtant, elles servaient tous les jours. Pour la simple raison qu'on pratiquait une double pesée. Une pesée du chou que l'on vendait qui donnait un chiffre faux .... Puis on faisait une deuxième pesée avec le chou accompagné d'un poids "étalon" dont la valeur était garantie par le bureau des poids et mesures ... La deuxième mesure était aussi fausse que la première. Mais la différence entre les deux mesures donnait le poids juste du chou en question. Or, réfléchissons bien, nous faisons tous les jours la même chose avec nos mains. Nous testons, un tissu, une articulation. Le test est faux puisque nos sens sont facétieux. Puis nous plantons une action, une manipulation sur la zone qui nous occupe. Et nous retestons pour essayer de savoir ce qu'il s'est passé. Test, re-test, comme pesée, repesée. Et nous notons la différence entre avant et après et c'est elle qui nous dit que quelque chose s'est passé et c'est l'expérience clinique accumulée qui nous rassure quant au bienfondé de cette "différence" dans la qualité des tissus avant et après. C'est en forgeant qu'on devient forgeron, et avec cette idée en tête, c'est en touchant qu'on devient un bon toucheux. Tout simplement. Et même avec nos erreurs, défauts, finalement, nous le savons, nous sommes capables d'appréhender l'état d'un tissu dans son bon ou son mauvais fonctionnement. Juste une histoire de tenségrité. Pas très efficace ... De même, le pouvoir discriminatoire du toucher dans les études est censé être très moyen, aussi comment voulez vous que ceux qui ne touchent pas comprennent ce que nous ressentons au fil des consultations ? Mais il faut bien savoir ce que désigne le terme de toucher pour chacun. Si le toucher est le toucher épicritique [2], alors, je le concède il ne vaut pas grand chose à vrai dire. Si le toucher est un toucher haptique, considéré comme plus grossier, finalement j'aurai tendance à le penser supérieur au premier en fait. S'il se sert du toucher proprioceptif pour appréhender le proprioceptif du patient, il est encore meilleur. Mais à la fin il manquera toujours quelque chose pour comprendre nos expériences cliniques. Par exemple poser la main sur le thorax d'un patient et brutalement voir une image de pierres qui tombent. La patient vous raconte alors que quelques années auparavant une maison lui est tombé sur le corps ... Ceci (et combien d'expériences similaires) n'est pas écrit dans un cours de toucher avec des récepteurs fussent'ils sensibles. Non, pour comprendre cela, il vaut mieux admettre qu'un champ vital contient notre matière, qu'il est capable de modeler le corps physique, lui est attaché, mais a une certaine indépendance et surtout contient des informations que notre propre champ vital peut apprendre à lire. Ce sont par exemple les travaux de Ruppert Sheldrake [3] sur ce qu'il appelle le champ morphique qui nous donnent une compréhension du phénomène. Ce sont aussi les travaux de Bernard Dubreuil [4] sur les membres fantômes avec ce qu'il appelle le champ de présence. Et, pour vraiment comprendre le toucher ostéopathique, il convient de penser qu'au delà de notre main, c'est le champ vital, (de conscience, de présence, morphique) de ma main qui perçoit non pas seulement le corps physique du patient mais son champ vital (de conscience ...). Et alors, le toucher est d'abord un dialogue entre deux champs qui échangent des informations. A partir de là, beaucoup de nos expériences deviennent compréhensibles et surtout cet échange, nous le constatons cliniquement, est porteur de modifications corporelles, donc possiblement soignant. Mais, bon, il faut changer de paradigme sur la vision médicale consensuelle du corps, de la vie. Très difficile dans ces temps farouches, mais pourtant si évident quand on y pense. Conclusion ... Admettons que par le jeu des différences et avec l'expérience, nous arrivions de mieux en mieux et à soigner et à fidéliser nos sensations pour qu'elles nous trompent moins ou tout du moins qu'on apprenne avec l'expérience à cartographier le rapport entre le vrai du patient et notre faux sensitif. Bon, admettons qu'il existe un champ qui contient toutes les informations du corps et avec lequel notre champ de thérapeute discute, ce qui nous ouvre la porte à un toucher plus perspicace, plus efficace. Alors de nombreuses sensations synesthésiques, de nombreuses histoires de notre toucher retrouvent une épaisseur sur laquelle on peut s'appuyer. Mais allons plus loin ... Tout champ a la particularité d'aller à l'infini avec une sensibilité qui décroit avec la distance. Et pourquoi, alors, le champ de conscience du futur patient en quête de soins n'aurait pas une petite sonnette qui lui dirait parmi tous les champs vitaux des nombreux thérapeutes présents autour de lui lequel est celui qui lui conviendra le mieux à ce moment là ? Et donc parmi tous les ostéopathes que nous sommes, il choisira assez souvent, plus souvent qu'avec le hasard, celui dont le champ vital saura pousser le sien plus loin encore vers la guérison. Dans ce cas, on comprendrait bien pourquoi les expériences en double aveugle avec un thérapeute qui fait vraiment ou bien fait semblant de vous traiter en ostéopathie, mais en tous cas que vous n'avez pas choisi ne peuvent pas aboutir. Car l'efficacité, ne dépend pas de la technique, mais de la capacité du champ de conscience du thérapeute à transformer son patient dont le champ de vital doit être en adéquation [5] Aussi, en acceptant ce principe, à la fois, oui nous serions beaucoup plus efficaces avec la patient qui passe la porte de notre consultation que ce qu'en disent les études, c'est une évidence, mais tout de suite nous saurions aussi que le résultat ne dépend pas vraiment de nous, de notre technique, de notre sagacité, de nos connaissances ... Mais simplement de l'opiniâtreté à devenir un ... guérisseur, dont le champ de vital connait bien son boulot à la fin. De quoi rabattre un peu notre égo de soignant. Petits éléments de réflexions, à vous d'en faire ce que bon vous semble ... [1] Non, je n'ai pas envie de passer des heures à chercher pour vous trouver les références que j'ai lues puis vite lâchées dans la pile sans fond de mes lectures. [2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Toucher [3] https://fr.wikipedia.org/wiki/Champ_morphog%C3%A9n%C3%A9tique [4] https://www.youtube.com/watch?v=BJQdp6z78nE [5] L'effet placebo ??
  • Osteo4pattes SDO, revue numéro 61

    27 août, par Ostéo4pattes-Site de l'Ostéopathie — ,
    Sommaire Editorial Sommaire S'abonner Editorial « Bullshit ... Repensant à la médecine traditionnelle chinoise que j'utilise abondamment tant elle peut nous donner un cadre explicatif génial pour certains cas cliniques. Je me demande pourquoi elle n'a pas encore connu les mêmes foudres que l'homéopathie, que j'avoue pratiquer aussi, ou que l'ostéopathie qui n'est pas strictement mécaniste. Pourtant, à bien y réfléchir ces histoires de 5 éléments, l'eau, le bois, le feu, la terre, le métal, c'est ouf quand même. 5 éléments qui par leur règles prétendent nous expliquer les tenant et les aboutissants de la physiologie et de ses dérapages. Comment ne pas être saisi par cette incongruité quand on est un défenseur de la logique (Booléenne)... Surtout quand on sait que c'est sans doute le même charabia que les 4 éléments d'empédocle (air, le feu, la terre, l'eau) auxquels Aristote rajouta la Quintessence, (ou bien le 5 ième élément de Luc Besson, nan ? ). On serait prêt à penser que ce sont des fadaises que d'imaginer 5 qualités différentes suffisantes pour résumer la vie, le monde. Mais refléchissons y bien, même celui qui pense pis que pendre de cette philosophie médicale a sur son bureau une imprimante qui pour imprimer en deux dimensions sur un papier n'importe quelle image, je dis bien n'importe laquelle, a besoin de 5 et seulement 5 couleurs : le blanc du papier, la cartouche d'encre noire, celles de jaune, de Cyan et celle de Magenta. Et même il serait prêt de penser que seulement 4 petits éléments chimiques, 4 acides désoxyribonucléiques (Adénine, Guanine, Cytosine Thymidine, 5 avec l'Uridine) constituant l'ADN (ou L'ARN) suffiraient à encoder et à recréer un être vivant ... Ce qui est à tout le moins en partie vrai ... ou totalement si le vitalisme, représenté par le Chi, de la médecine chinoise est, ou n'est pas. Does it be or doesn't it be, that is the question ! Excellente transition pour dire qu'à part un petit article mêlant Ostéo/MTC afin d'illustrer cette petite pensée du soir, nous accueillons entre autres un article en anglais rédigé par Antonio Ruiz de Azua Mercadal, un médecin ostéopathe de Barcelone, le même à qui nous devons d'avoir porté la notion de force de traction médullaire dans le monde ostéopathique. Ce dont je ne le remercierai jamais assez. Cette fois, il essaie de comprendre pourquoi selon les espèces de mammifères le cône médullaire est plus ou moins remonté dans la colonne (ascension apparente de la moelle épinière), et en particulier pourquoi il est si haut chez l'homme. Il nous en donne une explication mécanique assez élégante. Nous accueillons avec plaisir son article comme tous ceux que vous nous avez confié et tous ceux que vous nous confierez ... Et n'oubliez pas que plus nous aurons de lecteurs et plus nous aurons de moyens pour vous aider à exprimer votre ostéopathie, toutes les ostéopathies. Vous êtes plus de 40 000 professionnels(les) potentiellement intéressés par cette revue ... j'ai fait un rêve ...Vous étiez tous abonnés ! Patrick Chêne Dr vet, D.O. Rédacteur à l'Ostéo4pattes-Site de l'Ostéopathie Sommaire Éditorial 2 Actualités 4 Chinoiseries avec Achille ! 10 The Level of the M.C. 12 "Les Fascinants fascias" 32 Fiabilité de la Palpation ... 36 La Biblioboutik 54 Partenaires 54 S'abonner : – ligne éditoriale : Ligne éditoriale de L'ostéo4pattes – Et parce que nous avons besoin les uns des autres : s'abonner à partir de cet article S'abonner – pour tout renseignements ou savoir où vous en êtes : admin chez osteo4pattes.eu
  • L'ostéopathie dans la gestion des migraines et des céphalées : entre tradition et modernité

    19 août, par Joseph Kallel
    Cet article offre une analyse de l'ostéopathie dans la prise en charge des migraines et des céphalées non migraineuses en s'appuyant sur les dernières recherches. Les études utilisées ont été publiées entre 2020 et 2023, permettant de synthétiser au mieux les dernières données disponibles. Introduction Les migraines et les céphalées continuent de représenter un défi majeur pour les patients et le système de santé. Les approches thérapeutiques manuelles, notamment l'ostéopathie, suscitent un intérêt croissant en tant que traitements potentiels pour ces affections. Notre objectif principal est d'approfondir notre compréhension de l'ostéopathie dans la prise en charge des migraines et des céphalées non migraineuses. Cette démarche implique une exploration des mécanismes sous-jacents tout en analysant l'évolution de la pratique ostéopathique. Cette évolution se caractérise par une dualité entre certains praticiens qui s'éloignent des principes ostéopathiques et d'autres qui adoptent une approche moins axée sur la science. Toutefois, au cœur de cette dualité inter ostéopathes réside la possibilité d'harmoniser ces voies divergentes vers une écoute mutuelle et un tronc commun. Mécanismes et fonctionnement Dans cette section, nous explorons les mécanismes sous-jacents qui pourraient expliquer l'efficacité de l'ostéopathie dans la gestion des migraines et des céphalées non migraineuses. Plusieurs mécanismes ont été mis en avant, notamment la stimulation des récepteurs liés au système trigéminal et au système glymphatique, ainsi que l'impact sur l'intéroception. Stimulation de recepteurs lié au système trigéminal et au système glymphatique L'un des mécanismes potentiels par lesquels l'ostéopathie pourrait agir dans la gestion des migraines et des céphalées est la stimulation des récepteurs liés au système trigéminal et au système glymphatique. Le système glymphatique joue un rôle crucial dans le nettoyage du cerveau et la gestion du liquide céphalo-rachidien (LCR). Ce système utilise de minuscules canaux dans le crâne pour guider le LCR le long des vaisseaux sanguins, connectant les lobes cérébraux à la moelle osseuse. Cette connexion est importante pour la réaction du corps au LCR, influençant potentiellement la neuroinflammation. Les mécanorécepteurs tactiles, présents surtout dans les sutures de la tête, sont essentiels pour la communication entre l'extérieur et l'intérieur du crâne. Ces récepteurs activent des voies neurologiques qui passent par les sutures et près de la dure-mère, impactant la perception sensorielle et aboutissant au ganglion de Gasser. Cette dynamique pourrait expliquer comment l'ostéopathie agit sur les mécanismes sensoriels, et suggère une influence sur le système trigémino-vasculaire, important dans le développement des migraines. En fin de compte, la stimulation des récepteurs liés au système trigéminal et au système glymphatique pourrait jouer un rôle clé dans les effets bénéfiques de l'ostéopathie sur la gestion des migraines et des céphalées. Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour approfondir notre compréhension de ces mécanismes spécifiques. L'intéroception Un autre mode d'action qui est de plus en plus discuté serait à travers l'intéroception. C'est le processus par lequel l'organisme sent, interprète et intègre les informations provenant de l'intérieur du corps. Cela permet ensuite de déclencher une réponse adaptée dans le but de maintenir l'homéostasie. À travers une approche dite "tissulaire", l'ostéopathe pourrait améliorer les perception interoceptives des patients. [1] Des études ont montré que cela se ferait à travers la stimulation des fibres C-tactiles activant des régions spécifiques du cerveau, ce qui pourrait influencer la manière dont les patients perçoivent la douleur et leur bien-être général. [2] Une scoping review a examiné un large éventail d'études, mettant en lumière la pertinence croissante de l'ostéopathie dans la gestion des céphalées, y compris les migraines [3]. L'ostéopathie peut jouer un rôle significatif dans la réduction de la douleur et de la fréquence des migraines et des céphalées : le toucher crânio-sacré s'est avéré efficace pour la réduction de la douleur, la diminution de la fréquence des crises et l'amélioration de l'invalidité fonctionnelle chez les patients migraineux [4]. De plus, l'utilisation conjointe du toucher sur les structures tissulaires molles et les tissus articulaires a montré des résultats supérieurs par rapport à leur utilisation individuelle [5]. Analyse de la Pratique Ostéopathique : Comprendre et Explorer de Nouveaux Modèles Explicatifs Il est essentiel pour les ostéopathes d'analyser leur pratique à la lumière des recherches contemporaines. Le modèle de Sutherland basé sur des axes de mouvements des os du crânes les uns par rapport aux autres, fondamental dans le développement de l'ostéopathie crânienne, nécessite une réévaluation à la lumière des avancées scientifiques récentes. Cette réévaluation ne suggère pas d'abandonner l'ostéopathie crânienne, mais encourage une nouvelle compréhension. Pour illustrer ma reflexion on peut le comparer au changement de paradigme avec l'épigénétique. Initialement, on croyait que les traits génétiques étaient entièrement déterminés par l'ADN et étaient invariables. Cependant, l'épigénétique a révélé que, bien que la séquence de l'ADN reste constante, son expression peut être modifiée par des influences externes. Ce changement de perspective n'a pas radicalement changé les méthodes de base en génétique, comme l'analyse de l'ADN, mais a approfondi notre compréhension de la façon dont les gènes peuvent être régulés et influencés. De la même manière, en ostéopathie, la remise en question des anciens modèles théoriques, comme celui de Sutherland, ne nécessite pas de révolutionner nos méthodes pratiques. Plutôt, cela nous fournit une compréhension plus nuancée et évolutive de ces pratiques. L'étude de Rafael Zegarra Parodi sur les principes historiques de l'ostéopathie offre des perspectives précieuses à cet égard. Elle souligne que l'ostéopathie a évolué au fil du temps et que la compréhension de ses principes fondamentaux doit s'adapter aux preuves scientifiques actuelles, permettant ainsi aux ostéopathes de rester fidèles aux principes fondateurs tout en intégrant les connaissances contemporaines. [6] Réflexions & perspective d'avenir Cet article met en lumière les récentes découvertes sur l'approche crânienne de l'ostéopathie, marquant le passage d'un paradigme de mobilité des os du crâne entre eux à un autre pour expliquer notre approche, qui deviendra lui aussi obsolète et/ou insuffisant avec les découvertes futures de la science. Les sutures crâniennes, point de passage important des structures nerveuses en lien avec le système trigéminal, créent un pont entre le modèle de mobilité de Sutherland et la compréhension actuelle. Bien que l'ancien modèle soit erroné, travailler localement sur les sutures pourrait toujours avoir une valeur thérapeutique, mais pour des raisons différentes de celles précédemment évoquées. La pratique ne peut se limiter uniquement à ce que découvre la science ; sinon, le traitement crânien des patients aurait cessé ces dernières années, et ces études n'auraient probablement jamais vu le jour faute d'intérêt pour la pratique. Plus important encore, combien de patients auraient manqué d'un bénéfice potentiel ? La compréhension des mécanismes est importante pour expliquer et communiquer avec les meilleures données disponibles sur le fonctionnement de l'ostéopathie. Mais un modèle est là pour la pédagogie et l'explication, lorsque l'on travail c'est la réunion de nos connaissances et de nos perceptions qui guident le travail. Conclusion L'ostéopathie semble représenter une approche efficace dans la gestion des migraines et céphalées. Les mécanismes potentiels de fonctionnement, tels que la stimulation des mécanorécepteurs, l'interaction entre les systèmes endo et exocrâniens, le système trigémino-vasculaire, ainsi que son impact sur l'intéroception, offrent des perspectives passionnantes pour la recherche future. L'analyse de la pratique ostéopathique doit reposer sur l'histoire et la philosophie de la profession, ainsi que sur les preuves actuelles et la compréhension de ses mécanismes. Aucun pilier de cette réflexion ne doit être négligé au profit d'un autre. Les avancées scientifiques récentes pourraient potentiellement unifier deux approches thérapeutiques divergentes récemment développées au sein de la pratique ostéopathique. Ces avancées pourraient favoriser la convergence de perspectives jusqu'ici distinctes au sein de la même discipline, ouvrant ainsi la voie à une approche ostéopathique plus intégrative et cohérente. La technicité, bien qu'importante, est secondaire par rapport à l'intention thérapeutique. Elle tire sa véritable essence du contexte dans lequel elle est mise en œuvre. Ce n'est pas tant la technique en elle-même qui soigne, mais plutôt la rencontre et l'interaction subtile et complexe entre deux systèmes vivants : le patient et le thérapeute. Cette dynamique relationnelle est au cœur de l'efficacité de l'ostéopathie, soulignant l'importance de l'approche holistique et personnalisée dans le soin des patients. Joseph Kalell, Ostéopathe D.O. [1] Cerritelli, F., Chiacchiaretta, P., Gambi, F. et al. Effect of manual approaches with osteopathic modality on brain correlates of interoception : an fMRI study. Sci Rep 10, 3214 (2020). https://doi.org/10.1038/s41598-020-60253-6 [2] Cella, M., Acella, E., Aquino, A., & Pisa, V. (2022). Cranial osteopathic techniques and electroencephalogram (EEG) alpha power : a controlled crossover trial. Journal of Osteopathic Medicine, 122(8), 401-409. DOI : 10.1515/jom-2021-0257 [3] Zegarra-Parodi, R., et al. (2023). Les principes historiques de l'ostéopathie pour guider une pratique contemporaine. [4] Muñoz-Gómez, E., Inglés, M., Serra-Añó, P., & Espí-López, G. V. (2021). Effectiveness of a manual therapy protocol based on articulatory techniques in migraine patients. A randomized controlled trial. Musculoskeletal Science and Practice, 54, 102386. DOI : 10.1016/j.msksp.2021.102386 [5] Muñoz-Gómez E, Inglés M, Aguilar-Rodríguez M, Mollà-Casanova S, Sempere-Rubio N, Serra-Añó P, Espí-López GV. Effect of a Craniosacral Therapy Protocol in People with Migraine : A Randomized Controlled Trial. J Clin Med. 2022 Jan [6] Jara Silva CE, Joseph AM, Khatib M, Knafo J, Karas M, Krupa K, Rivera B, Macia A, Madhu B, McMillan M, Burtch J, Quinonez J, Albert T, Khanna D. Osteopathic Manipulative Treatment and the Management of Headaches : A Scoping Review. Cureus. 2022 Aug 9 ;14(8):e27830. doi : 10.7759/cureus.27830. PMID : 36110479 ; PMCID : PMC9462953.
  • #12 DV Cécile De Vregille

    13 août, par Ostéo4pattes-Site de l'Ostéopathie
    Sommaire Description Sommaire Les ressources conseillées (…) Pour retrouver Cécile Description Cécile est passionnée de chevaux, elle travaille à leurs côtés depuis de nombreuses années. Elle a reçu les enseignements de fameux professionnels et propose maintenant ses services pour accompagner les propriétaires de chevaux dans l'éducation de leur cheval et leur rééducation. Dans cet épisode, Cécile nous partage de précieux enseignements concernant la manière dont le cheval appréhende son environnement, des spécificités de ses sens et de ses besoins fondamentaux. Ces propos sont illustrés par de nombreuses anecdotes glanées aux détours de ses très nombreuses expériences d'éducation et de rééducation de chevaux. Elle nous parle des enseignements qu'elle a reçu de prestigieux horseman aux Etats Unis, de son expérience à leurs côtés et de la manière dont elle a appliqué leurs enseignements à ses activités aux côtés des chevaux de sport et de loisir. Dans cet échange, Cécile nous invite à questionner nos habitudes et nos croyances sur les chevaux et leur comportement. Elle nous offre de précieuses clés pour ajuster notre posture le plus finement possible de manière à optimiser la justesse de notre interaction avec eux. Elle livre dans cet épisode de nombreux conseils destinés aux ostéopathes animaliers désireux d'améliorer la qualité de leur interaction avec le cheval. https://podcast.ausha.co/symbiosteo-le-podcast/12-cecile-de-vregille-sciences-equines-au-service-de-la-relation-avec-le-cheval Sommaire 00' : Introduction, présentation de Cécile, quelques éléments de son parcours, ses intérêts autour du cheval. 4'07 L'une des originalités du profil professionnel de Cécile : le partage de ses savoir-faire et compétences au service d'une grande diversité d'acteurs du monde équin (pont entre les différentes disciplines). 5'20 Quelques expériences et apprentissages marquants vécus par Cécile au Montana aux côté des chevaux sauvages 7'44 La manière dont les chevaux réagissent aux stimulations à l'état sauvage. 8'20 L'agressivité chez le cheval : un des stigmates de la domestication. 11'14 La manière dont Cécile applique ce qu'elle a appris au Montana aux problématiques de nos chevaux de sport et de loisir. 12'27 Paradoxe actuel du bien être animal dans le monde du cheval. 14'41 Les sens du cheval : vue, odorat, goût, toucher. 23'52 L'importance de notre posture pour interagir de manière la plus juste possible avec le cheval 24'38 Est il pertinent de tenter de rassurer son cheval avec la voix ? 27'21 L'importance de prendre le temps de structurer un cadre propice à une interaction juste et sécurisée avec le cheval : l'analyse de la posture, les principaux signes d'apaisement. 29'05 L'importance de la notion “d'approche-retrait” dans nos interactions avec les chevaux. L'importance du rôle de référent et de leader. 31'54 L'importance d'être graduel dans nos demandes avec les chevaux pour être juste. Quelques grands principes de la juste posture permettant d'être compris par le cheval. 40'20 L'importance de la discontinuité dans nos actions et nos demandes avec le cheval. 42'46 L'importance d'observer et d'analyser l'environnement du cheval au sens large pour comprendre et appréhender ses problématiques. L'analyse des besoins fondamentaux du cheval. 50'58 Les principaux signes d'inconfort physiques manifestés pas le cheval. 53'15 Les stéréotypies du cheval. 56'40 Le mimétisme chez les chevaux. 59'07 Quelques exemples de croyances et interprétations anthropomorphiques qui nuisent au bien être du cheval. 1'10'59 Les conseils de Cécile aux ostéopathes animaliers pour optimiser leur interaction avec les chevaux 1'20'35 Questions de fin Les ressources conseillées par Cécile Livres : Dans la tête d'un cheval Léa Lansade, Comportements et postures Hélène Roche Site de l'IFCE : https://www.ifce.fr/ Les travaux d'anciens “horseman” comme Rey Hunt et Buck Brannaman Les travaux et formations d'Andy Booth : https://www.andybooth.fr/ Le Haras de la Cense : https://lacense.com/ Pour retrouver Cécile : – https://www.instagram.com/ceciledevregille/, – https://www.facebook.com/profile.php?id=61554224385444
  • Une profession pour aveugles "l'ostéopathie"

    13 août, par Jean Louis Boutin
    1930. Une profession pour aveugles "l'ostéopathie" Harald THILANDER, Stocksund (Suède) Le Valentin Haüy. Revue universelle des questions relatives aux aveugles. n°1 – Janvier-Février-Mars 1930 Édité par l'Association Valentin Haüy (Tournon) Le Valentin Haüy Le Valentin Haüy a publié (avril 1925) un article de M. le docteur Ferrier sur l'ostéopathie qui est pratiquée en Amérique par des aveugles avec beaucoup de succès. Le mouvement a continué de progresser depuis lors. L'American Foundation for the Blind a envoyé récemment à la bibliothèque Valentin Haüy une brochure qui permet d'embrasser les résultats obtenus. Au moment où nous allions en rendre compte, M. Masselier nous a adressé la traduction qu'il a faite du compte rendu très détaillé de cette brochure qui a paru en Braille dans Esperanta Ligilo. Nous l'en remercions et insérons bien volontiers cette traduction. Si l'ostéopathie ne semble pas avoir encore pénétré en Europe, elle peut un jour devenir un débouché intéressant, pour les aveugles de ce côté de l'Atlantique ; et en tout cas les renseignements qu'on lira ici ne sauraient manquer d'être instructifs pour nos masseurs. Il y a aux États-Unis une centaine d'ostéopathes aveugles, et les dirigeants de l' « American Foundation » pensent que nombre de leurs camarades en Europe trouveraient dans cette profession un excellent gagne-pain ; aussi reproduisons-nous bien volontiers l'essentiel de cette brochure écrite par Lelia T. Brown. Elle débute par un exposé succinct de l'ostéopathie. L'inventeur de cette thérapeutique, le médecin allopathe Andrew Taylor Still publia ses découvertes en 1874. Aux États-Unis, huit collèges (facultés) s'occupent de la formation des médecins et chirurgiens ostéopathes. Les cours, théorie et pratique, y durent quatre années ; ils sont actuellement suivis par environ 2.000 étudiants. Le traitement, qui n'exclut pas l'intervention chirurgicale, vise à corriger les défections de l'organisme sans recourir aux médicaments chimiques de la médecine courante ; mais, malgré sa signification étymologique (théorie des maladies des os), l'ostéopathie ne se borne pas au massage et aux pratiques des rebouteurs. Dans l'annuaire 1928 de l'Association des Ostéopathes, nous lisons cette définition : « L'ostéopathie est la science de la structure du corps humain, des fonctions et rapports des organes et cellules, appliquée au rétablissement et au maintien de la bonne harmonie physique. » Le traitement ostéopathique est en somme l'application logique de l'anatomie, de la physiologie et de la pathologie. Le. diagnostic de l'ostéopathie doit déceler le facteur organique. Le traitement s'efforce de réparer ces désordres ; il ne s'oppose pas systématiquement à l'usage des drogues, puisqu'il recourt aux antiseptiques et aux anesthésiques, mais sont proscrites toutes drogues dont est seulement connu l'effet, non l'essence. Les auteurs de la brochure ont adressé un questionnaire à 90 aveugles praticiens ou étudiants de cette méthode ; des réponses ont été reçues de 50 médecins et de 6 élèves ; on en a interviewé 22 autres, ainsi que des Présidents de collèges d'ostéopathie. Nous avons dit que les études durent quatre ans. En outre, certains ostéopathes exercent dans les hôpitaux avant de s'établir à leur compte. Les deux premières années de cours sont généralement consacrées aux notions fondamentales de la science médicale : anatomie, histologie, physiologie thérapeutique, pathologie et bactériologie. Au cours de la deuxième année, les étudiants commencent leur initiation à la théorie et à la pratique de l'ostéopathie. Les troisième et quatrième années sont surtout réservées aux questions de clinique, c'est-à-dire à la technique du diagnostic et au traitement des maladies. Naturellement, l'étudiant aveugle de ces collèges doit s'acquitter des mêmes tâches, suivre la même profession et passer les mêmes examens que son collègue clairvoyant. Certaines parties du programme ne présentent aucune difficulté spéciale aux non-voyants. D'autres parties exigent d'aux plus d'effort et d'attention et nécessitent l'aide d'un voyant pour la lecture et les expériences de laboratoire. À une ou deux exceptions près, les ostéopathes aveugles mentionnés dans la brochure eurent recours à un lecteur. Médecins et étudiants aveugles et professeurs sont unanimes pour estimer que la seule difficulté sérieuse pour l'aveugle réside dans les travaux de laboratoire, de ceux du microscope. On comprendra l'importance de cet inconvénient en apprenant que le quart des heures de cours est affecté au laboratoire. Mais les résultats atteints par les étudiants et les médecins aveugles semblent prouver que l'esprit inventif, la patience et l'utilisation bien comprise d'une collaboration voyante permettent sans les yeux de s'assimiler parfaitement l'enseignement du laboratoire, même si l'on n'affecte pas soi-même tous les détails des expériences. Le meilleur auxiliaire voyant de l'aveugle est sans doute un camarade de sa classe. Les cours sont généralement organisés de façon à ce que les élèves, répartis en petits groupes, aient toujours un contrôle à leur portée. Si l'étudiant aveugle a, avant le cours potassé le traité relatif aux expériences de laboratoire, il pourra, en prêtant toute son attention aux explications de ces collègues, pendant le cours pratique (réactions et autres phénomènes d'éprouvette) comprendre assez bien tout ce qu'il lui faut savoir. À la dissection, l'aveugle arrive à voir par le toucher, muscles, nerfs et viscères ; puis il écoute les remarques de l'opérateur, son collègue voyant. Dans un des collèges visités, deux étudiants aveugles maniaient eux-mêmes le scalpel pour les parties les moins méticuleuses de ce travail sur les cadavres. Les mannequins et les squelettes rendent, dans l'étude de l'anatomie et de la physiologie, les mêmes services aux aveugles qu'aux voyants. Pour remplacer les figures et les diagrammes imprimés, les étudiants aveugles ont trouvé des façons de les reproduire en utilisant l'argile et le plâtre, ou bien ils ont fait exécuter des dessins à leur usage, avec une espèce de « crayon à roulette » sur papier braille. (Ces crayons sont en vente à l'Institut National de Londres, Great Portland Street 224). D'après les réponses au questionnaire, presque tous les médecins aveugles ont eu recours à des procédés de ce genre pendant leurs études. À deux exceptions près, les étudiants aveugles, leurs études achevées, n'ont essuyé aucune difficulté pour se faire admettre aux examens ; mais dans ces deux cas, les examinateurs objectèrent que les aveugles se trouvaient mathématiquement éliminés par la loi qui exige un examen écrit. Environ un tiers des médecins ostéopathes eurent la permission pour ces épreuves d'utiliser la machine à écrire et on leur lisait les questions. Environ un autre tiers put dicter à un secrétaire, et dans quelques autres cas 'épreuve écrite fut remplacée par une épreuve orale. Dans six États, l'examen comportait aussi une épreuve pratique. On dépeignait alors au candidat aveugle les révélations du microscope et il avait charge d'expliquer le phénomène. Dans certains cas, les aveugles furent dispensés de ces épreuves pratiques, quand, par les points des autres épreuves, ils avaient atteint la moyenne exigée. Lorsqu'on exigeait un examen clinique et l'établissement d'un diagnostic, l'aveugle pouvait procéder comme son camarade voyant. Les ostéopathes aveugles ont plutôt tendance à se spécialiser ; tout au moins, lorsqu'ils acceptent de soigner tous les cas, préfèrent-ils s'occuper de certaines maladies déterminées ; l'enseignement dans les collèges d'ostéopathie est un des champs d'action des ostéopathes aveugles. Deux d'entre eux occupent actuellement de telles fonctions ; deux autres les avaient assumées auparavant. Le travail de clinique et d'hôpital sont également accessibles à l'ostéopathe aveugle que l'on remarque çà et là dans le corps médical d'un hôpital. Quelques-uns de nos correspondants opinent encore que la médecine industrielle et le traitement ostéopathique des sportsmen constituent aussi de bons débouchés pour les aveugles. Les réponses au questionnaire évoquent diverses manières de réduire les difficultés du médecin aveugle. Presque unanimement, la vue est considérée comme indispensable pour établir le diagnostic de certaines maladies et suivre leur traitement. Aussi, tous les ostéopathes aveugles, à part de très rares exceptions, s'assurent-ils par des arrangements réguliers l'aide nécessaire. D'après les réponses reçues, 19 d'entre eux exercent leur profession en association avec des confrères voyants ; 10 autres sont mariés avec des femmes ostéopathes qui sont leurs associées ; dans deux autres cas, l'association est constituée avec un frère ou une sœur ; trois autres partagent leur cabinet avec une infirmière, un assistant de laboratoire, avec un confrère voyant avec lesquels ils ne sont cependant pas effectivement associés, et ils s'assurent ainsi, en cas de besoin, l'aide permanente d'yeux compétents. Trois travaillent sous le contrôle direct de médecins voyants dont ils sont les assistants. Dix recourent, en cas de besoin, à une infirmière ou à un assistant. Il en reste assez peu qui n'utilisent pas les services réguliers d'un assistant ou d'un associé ; quelques-uns ont initié leur femme ou un membre de leur famille au rôle d'auxiliaires ; d'autres recommandent leurs malades à des confrères voyants dans les cas où la cécité les empêche de traiter eux-mêmes. Cependant, en ce qui concerne le diagnostic et l'application des principes ostéopathiques, le médecin aveugle n'est pas désavantagé par rapport au voyant. Les notes des collègues démontrent que les étudiants aveugles se font souvent remarquer par leur habileté dans les épreuves de diagnostic et de clinique. Un ancien Président de Collège écrit : « Il n'y a pas à douter de la capacité des aveugles et de leur compétence particulière, grâce au toucher, à appliquer dans leur pleine étendue les principes ostéopathiques. Selon mon expérience, leur aptitude diagnostique, s'il y a une différence, dépasse le niveau moyen. » Pour mieux montrer ce qu'on peut attendre de cette profession, nous avons collationné quelques données relatives au revenu annuel des médecins aveugles. Sur 50 ayant répondu au questionnaire, 37 communiquent leur revenu de l'année écoulée, et quelques-uns celui de leur première et cinquième année d'exercice. La moyenne est pour la première année de 1.200 dollars, et pour la cinquième 2.500. Le revenu moyen résultant des 37 réponses est de 3.000 dollars. Enfin, la brochure rappelle que l'ostéopathe aveugle, grâce à son toucher plus affiné, jouit d'un véritable privilège qui compense souvent son infériorité physique. Harald THILANDER, Stocksund (Suède).
  • Les Aveugles et l'ostéopathie aux États-Unis

    13 août, par Jean Louis Boutin
    1925. Les Aveugles et l'ostéopathie aux États-Unis Docteur FERRIER. Le Valentin Haüy. Revue universelle des questions relatives aux aveugles. n° 2 - 1er avril 1925, pages 33-34 Édité par l'Association Valentin Haüy (Tournon) Le Valentin Haüy D'après des renseignements très dignes de foi, un certain nombre d'aveugles américains, en se livrant à la pratique de l'ostéopathie, seraient parvenus à se faire des situations très convenables, et à réaliser des bénéfices annuels de 3.000, parfois 5.000 dollars et même plus. Il y aurait donc de ce côté pour nos confrères américains un débouché sérieux ; peut-on espérer que ce même débouché puisse être ouvert un jour aux aveugles européens ? L'ostéopathie, créée aux États-Unis par le Dr. Still, est une médecine particulière, qui diffère de la médecine ordinaire par sa conception doctrinale et par sa pratique. Pour les ostéopathes, la maladie serait le résultat de modifications ou d'anomalies parfois très légères, survenues dans la structure des organes ou dans leurs rapports entre eux. Les modifications de structure et les anomalies portant sur le système locomoteur. (muscles, surtout squelette et articulations) joueraient un rôle prépondérant. Certaines conformations squelettiques peu différentes de la normale, la rigidité, l'effacement ou l'exagération des courbures de la colonne vertébrale, la raideur ou la laxité trop grande des jointures, les déplacements même minimes des surfaces articulaires pourraient avoir des conséquences fâcheuses, non seulement localement, mais aussi sur l'état général et les organes les plus éloignés. La maladie aurait donc son origine, moins dans les viscères, que dans les os et les articulations, ordinairement considérés jusqu'ici comme de simples organes de soutien. D'ailleurs, il s'agit là d'une théorie très générale, rapportant, ainsi que son nom l'indique, à l 'ostéopathie, c'est-à-dire la lésion osseuse, l'ensemble de la pathologie. D'après une notice publiée par le Still Collège de la ville de Des Moines, le programme de l'enseignement donné dans cette école embrasse en effet toute l'étendue de la médecine. Il comprend l'anatomie, l'histologie, l'embryologie, les pathologies générales interne et externe, l'hygiène, les spécialités : (affections nerveuses et mentales, gynécologie, obstétrique, maladies de la peau, des yeux, des oreilles, du nez et du larynx). Les élèves sont astreints à des exercices de dissection, des stages hospitaliers, des examens cliniques de laboratoire ; ils sont initiés aux divers procédés de la thérapeutique ostéopathique. Quels sont exactement ces procédés ? La notice de Still Collège n'en parle que d'une façon très vague ; cependant, de certains détails succincts il est facile de déduire que la thérapeutique ostéopathique est surtout externe, et qu'elle doit faire de larges emprunts aux méthodes kinésithérapiques, notamment la mécanothérapie. la gymnastique médicale, la massothérapie. L'intervention manuelle aurait en particulier pour but de rétablir les rapports normaux des organes. Il existe des instituts ostéopathiques dans plusieurs villes des États-Unis, notamment à Chicago et à Des Moines (Iowa). Le Collège Still de Des Moines a été fondé en 1898 ; son hôpital a été inauguré en 1909. Il reçoit des étudiants des deux sexes. Il délivre des diplômes de docteur ostéopathe exigeant 4 ans d'études, et des diplômes de physicien ostéopathe, exigeant 2 ans. Il possède aussi une école pour infirmiers ou infirmières ostéopathes. Il ne nous est pas possible de formuler une opinion sur la valeur de l'ostéopathie. Nous nous bornerons à faire remarquer que l'on ne saurait conclure de l'extension de l'ostéopathie aux États-Unis, où l'enseignement est libre, à son autorisation prochaine dans les pays européens, où le contrôle des matières enseignées s'exerce d'une façon plus sévère. Nous pensons toutefois, que même en restant localisée aux Etats-Unis, l'ostéopathie ne peut que contribuer au perfectionnement et à l'extension de la kinésithérapie et notamment du massage, résultat désirable, et dont les masseurs aveugles seraient appelés à profiter. Docteur FERRIER.
  • Démythifions

    8 août, par Pierre Tricot
    P. Tricot D.O. [1] Démythifions, démythifions... Ce billet fait suite à la récente parution de Mythologies ostéopathiques, publié aux Éditions l'Harmattan, livre constitué d'écrits de plusieurs auteurs rassemblés sous la direction de Pierre-Luc L'Hermite. Dès l'introduction, Pierre-Luc annonce la couleur : « Admettre l'existence de mythologies ostéopathiques en revient à envisager la possibilité qu'il y aurait en son sein certains éléments relevant du monde de la fabulation. » (p. 16). Pierre-Luc fait à juste titre remarquer que les ostéopathes ont souvent attribué à Still des citations sans jamais référencer leur source. Et il est bien vrai qu'au cours du temps beaucoup ne se sont pas privés, pour étayer leurs discours, de lui attribuer des propos qu'il n'avait pas tenus ou d'en transformer d'autres pour mieux les utiliser à l'appui de leurs affirmations. Ainsi, liste-t-il certaines citations attribuées à Still et largement utilisées, alors qu'aucune certitude n'existe à leur propos. Dans sa courte énumération, il a oublié le fameux « la structure gouverne la fonction » que l'on ne trouve nulle part exprimé de cette manière dans les écrits de Still et qui sert de justification à bien des manières différentes de vivre l'ostéopathie. Le seul endroit où j'ai trouvé cette citation, c'est un petit livre de Robert Truhlar DO qui s'appelle Doctor Still in the Living (Truhlar, 1950, 135), ouvrage dans lequel Truhlar a rassemblé des témoignages et citations de personnes (notamment d'anciens étudiants) ayant côtoyé Still. Généralement, le recours aux citations a pour objet de « légitimer » des propos, une position, une théorie en l'attachant à un « fulcrum » dont on pense qu'il rendra les choses moins discutables. Et pour nous, ostéopathes, il est logique de nous relier à notre fulcrum de base, Still. Malheureusement, cela s'est souvent fait au sein d'une inculture certaine concernant l'histoire de la naissance et du développement de l'ostéopathie et d'une méconnaissance de ses textes fondateurs. Ce manque de lien à la source a d'ailleurs été la principale raison qui m'a motivé pour traduire les écrits publiés de Still et de ses successeurs. Et pourtant, malgré cela, ce lien à la source est toujours aussi défaillant. Dans nos débuts de découverte de l'ostéopathie, nous avions l'excuse de ne pas les avoir à disposition. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Il me semble pourtant qu'une meilleure connaissance des éléments ayant présidé à la création de l'ostéopathie pourrait éviter ou diminuer le recours à des fausses citations. Keep it pure Concernant le fameux Keep it pure, Pierre-Luc en donne une possible origine. Personnellement, j'ai pour la première fois trouvé cette citation dans l'ouvrage de Carol Trowbridge Naissance de l'ostéopathie. Elle termine son récit par cette phrase : « On a raconté que le dernier message de Still à la profession fut : ‛Keep it pure, boys, keep-it pure (Gardez la pure garçons, gardez la pure).' Andrew Taylor Still ne se rendait certainement pas compte à quel point il leur serait difficile de suivre cette exhortation. Mais c'est une autre histoire » (Trowbridge, 1999, 259). Pierre-Luc ouvre ensuite une discussion sur le sens et la portée de l'affirmation. Tout cela n'est pas faux, mais il omet de mentionner que si l'on ne peut trouver l'exacte origine de l'affirmation, elle se réfère à une préoccupation particulièrement essentielle pour Still, clairement et explicitement indiquée au paragraphe 22 de son dernier opus Ostéopathie, recherche et pratique : « Nous croyons que notre maison thérapeutique est tout juste assez grande pour l'ostéopathie et que lorsque d'autres méthodes y pénètrent, autant d'ostéopathie doit en sortir. » (Recherche et pratique §22, 2001, 23). Et je crois qu'en la matière, Still savait de quoi il parlait, parce qu'à son époque, déjà, il dut lutter contre de nombreuses tentatives visant à « améliorer » le modèle ostéopathique et entama bien des combats pour éviter son abâtardissement. Il me semble d'ailleurs que cette question est aujourd'hui plus que jamais d'actualité. La suite de l'histoire qu'évoque Trowbridge à la fin de la citation, nous en connaissons une bonne partie et elle nous montre que l'ostéopathie risque fort de se trouver altérée, dévoyée peut-être, par les successeurs, pour les « meilleures raisons du monde ». Il n'est que de lire The DOs de Norman Gevitz, sociologue américain [2], qui raconte l'histoire chaotique de l'ostéopathie américaine en vue de sa reconnaissance par la profession médicale. Ce que j'y ai lu rejoint une expérience que nous avons vécue à l'automne 1998 lors d'un voyage à Kirksville à l'occasion du Founder's Day. Le thème de ce voyage, organisé par Bruno Ducoux était : À la rencontre de l'ostéopathie. En assistant aux cycles de conférences données au cours de ce symposium, non seulement nous n'avons guère rencontré l'ostéopathie, mais nous avons découvert avec étonnement des difficultés que nous ne soupçonnions pas, notamment que les ostéopathes américains souffraient d'un grave problème d'identité. Depuis les années 1910 et le rapport Flexner [3] qui avait porté un rude coup à la crédibilité de l'ostéopathie, les ostéopathes n'avaient cessé d'élever le niveau de leur formation, avec comme objectif d'être considérés à égalité avec les médecins (MDs) et d'obtenir une reconnaissance et un statut équivalents. Après bien des péripéties, cela leur fut accordé juridiquement vers la fin des années 1960 [4]. L'enseignement a continué d'évoluer et aujourd'hui, la formation d'un ostéopathe (DO) suit le même cursus de base que celle d'un médecin (MD) avec une formation supplémentaire spécifique à l'ostéopathie, avec comme résultat que la grande majorité des praticiens DO ne pratiquent plus d'ostéopathie, mais de la médecine classique. (En fait, aujourd'hui, beaucoup d'étudiants s'engagent dans la filière DO, parce qu'elle est plus facile d'accès que la filaire MD, mais ils n'ont aucun intérêt pour l'ostéopathie. Ils veulent simplement être médecins). Ils ne pratiqueront donc pas l'ostéopathie. De cela résulte que la pratique de l'ostéopathie tombe progressivement en désuétude et que, contrairement à la chiropraxie, elle est quasiment inconnue de l'américain moyen qui ne différencie plus le DO du MD [5]. L'ostéopathie n'est plus reconnue comme une profession individualisée et les ostéopathes souffrent de ne pas être reconnus en tant que tels. Conscients de la gravité de la situation, les responsables américains de la profession ont à cette époque fait appel à Norman Gevitz pour analyser la difficulté et proposer des solutions. Nous étions présents à la lecture du rapport de Gevitz qui commençait à peu près par ces mots : « La médecine ostéopathique pourrait bien être le secret le mieux gardé des soins de santé américains. À l'heure actuelle, la profession de médecin ostéopathe est probablement la moins connue des principales professions de santé aux États-Unis. Des études distinctes commandées à la fin des années 1990 par l'AOA et l'AACOM ont révélé que moins de 15 % des Américains connaissaient alors le champ d'application de l'autorisation d'exercer la médecine ostéopathique et étaient en mesure d'exprimer des différences significatives entre les DO et les autres praticiens de santé. En 2000, l'étude OSTEOSURV-II, utilisant une méthodologie différente, a noté que 46 % des personnes interrogées ‛connaissaient' les médecins ostéopathes, mais l'étendue ou la précision de leurs connaissances n'était pas claire. » (Gevitz, 2019, 207). Dans son rapport, Gevitz avançait des chiffres troublants : à cette époque, 36 000 praticiens ostéopathes étaient officiellement enregistrés, la plupart pratiquant la médecine classique. Un récent sondage avait permis de déterminer que parmi eux, seuls 3 000 environ pratiquaient réellement les techniques manuelles ostéopathiques et que sur ce nombre, probablement pas 300 pratiquaient l'approche crânienne. Ce qui nous a le plus étonnés, c'est la solution proposée par Gevitz : il s'agissait de suivre l'exemple des chiropracteurs qui avaient résolu un problème similaire grâce à une campagne de sensibilisation mobilisant tous les médias, financée par 2 % du revenu brut des praticiens prélevés et consacrés à cela. Cette solution ayant particulièrement bien fonctionné pour les chiropracticiens, Gevitz proposa la même aux ostéopathes, mais curieusement, à aucun moment il n'évoqua l'idée de pratiquer l'ostéopathie… Oui, mais, me direz-vous, cela concerne les ostéopathes américains, pas nous. Voire ! Aujourd'hui, pour des raisons différentes, sans doute (quoique… problèmes d'identité, de reconnaissance me semblent bien parents) pour « les meilleures raisons du monde » en tout cas, les tentatives sont nombreuses pour tenter de formater l'ostéopathie à la mode « scientifique », avec tout ce que ce formatage comporte comme aspects réducteurs, afin notamment, de lui donner un aspect plus « convenable », en accord avec le paradigme scientifique (matérialiste) aujourd'hui dominant. Comme si le format scientifique était le seul valide. Bien entendu, il n'y a rien d'anormal ni de répréhensible à recourir à ce que peut nous apporter la science pour mieux comprendre ce que nous faisons, mais n'oublions pas que l'ostéopathie est avant tout une approche philosophique et que le formatage du philosophe n'est pas le même que celui du scientifique, beaucoup plus réducteur, notamment par rapport à l'humain vivant, qui ne cesse de défier la science. Contrairement au scientifique, le philosophe s'intéresse particulièrement aux mythes, mais il ne le fait pas dans le but de dénoncer leurs faussetés apparentes, mais pour y puiser au contraire les vérités souvent profondes et importantes qu'ils tentent d'exprimer. Tuer les mythes peut être une excellente méthode pour éviter de discerner les vérités qu'ils recouvrent. S'intéresser aux mythes (même les mythes ostéopathiques) me semble une démarche plus constructive, plus rassembleuse aussi puisqu'elle permet de nous recentrer sur ce qui semble essentiel. À ce titre je vois la plupart des « mythes » ostéopathiques comme permettant de nous rassembler sur nos essentiels, nos fulcrums. Et en ces temps de conflits permanents, cette attitude me semble plus constructive et plus utile pour rassembler les gens. Alors, désolé, Pierre-Luc, mais pour terminer ce court billet, je dirais simplement : « Keep-it pure » ! Bibliogrphie Gevitz, Norman. 2019. The DOs : osteopathic medicine in America. Third edition. Baltimore, Maryland : Johns Hopkins University Press. Lewis, John Robert. 2016. A.T. Still : de l'os sec à l'homme vivant. Traduit par Pierre Tricot. Gwynedd LL41 3YW. L'Hermite, Pierre-Luc. 2024. Mythologies ostéopathiques. Éthique et pratique médicale. Paris : l'Harmattan. Still, Andrew Taylor. 2009. Ostéopathie : Recherche et pratique. Vannes : Sully. Trowbridge, Carol. 1999. La Naissance de l'ostéopathie. Traduit par Jean-Hervé Frances et Pierre Tricot. Vannes : Sully. Truhlar, Robert Edison. 1950. Doctor A. T. Still In The Living : His Concepts And Principles Of Health And Disease. Robert E. Truhlar. [1] Paru sur le blog du site de l'ATO, 07 juillet 2024 [2] Le Docteur GEVITZ était Professeur d'Histoire de la Médecine au Collège de Médecine de Chicago, Université de l'Illinois. En outre, il avait récemment exercé la charge de Directeur du Programme de Sciences Humaines du Collège de Kirksville. [3] Flexner, Abraham, Rapport sur l'enseignement médical dans les États-Unis et le Canada à la Fondation Carnegie pour le progrès de l'Enseignement, 1910. Bethesda, Science and Health Publications. n.d. pp. 158-166. [4] Informations tirées de Osteopathic Medicine, Past and Present brochure écrite par Georgia Warner Walters, publiée par le KCOM. [5] En 1981 l'A.O.A. (American Osteopathic Association) a chargé la Société de Relations Publiques Burson-Marsteller de mener une enquête sur les attitudes du public face aux soins médicaux et aux professionnels de santé. Seulement dix pour cent des personnes interrogées identifièrent correctement ce qu'est un DO ou ce qu'il fait.
  • Du bon usage du mot "dérive".

    8 août, par Patrick Chêne
    Sommaire contre-la-derive-ecolo-animali La Dérapeuthique Conclusion dérivante https://www.marianne.net/politique/union-europeenne/contre-la-derive-ecolo-animaliste-willy-schraen-veut-un-groupe-ruralite-au-parlement-europeen. contre-la-derive-ecolo-animaliste La dérive écolo-animaliste ... On parle de gens qui s'émeuvent que la moitié du sauvage soit en train de disparaître, que le climat se modifie tellement vite qu'une partie des humains vont être dans une panade mortelle, du moins ceux qui n'auront pas les moyens de se protéger. On parle de ceux qui pensent que la conscience ne se résume pas à la conscience du mâle blanc [1]. Et bien ces gens là DERIVENT et s'éloigne de la pensée dominante. Ils sont une menace pour le statut quo de la pyramide de l'ordre social. Ordre social qui de toutes façons entre guerres et migration, entre tempêtes et coups de chaud prendra un sacré coup dans l'aile. C'est pour cela que willy veille au grain pour la ruralité, dont je fais partie, mais ne me sens vraiment pas représenté par ce personnage, je dérive donc. Alors oui, il y a des excessifs, très, trop dans ceux là qui défendent l'animal et la nature. Mais n'ont t'ils pas été créés par un système qui n'écoute rien de rien à moins qu'on ne le pique et qui ne joue jamais que pour lui même : l'argent, le pouvoir ? Si leurs pensées différentes était prise en compte, acceptée, on n'en serait sûrement pas là. Mais j'ai bien peur que le problème ne soit ni franchouillard, ni européen, mais mondial ... Mais ouf, le terroriste Paul Watson vient d'être arrêté [2]. Lui qui essaie de mettre les feux de la rampe sur un état qu'on peut qualifier de voyou quant au sujet des baleines. Comme ni les états, ni les organisations supra étatiques ne peuvent faire respecter une décision commune : foutre la paix aux baleines ! Alors quelques iconoclastes se lèvent dans une pensée dérivante, délirante ... David contre Goliath ... David ne gagne pas toujours et gare à lui ... Ce petit article de Marianne publié au printemps m'a bien fait rire (jaune), car même si je ne vais pas protester dans les fermes aux mille vaches, ou dans les les immenses porcheries prisons, je suis de ceux qui pensent [3] que le raisonnable est de loin dépassé dans la cruauté de l'homme envers l'animal. Même si je ne suis pas au front, attaché à un arbre pour qu'on ne l'abatte pas, je suis de ceux qui pensent [4] que l'on devrait, quoiqu'on ait besoin de faire, considérer que le végétal et l'animal sont nos alliés et que nous ne devrions collectivement pas lui prendre plus qu'il ne peux donner. Au lieu que le jour du dépassement [5] c'était avant hier, le 1 aout ... Qui dérive ? Notre société qui inexorablement semble vouloir à tout prix connaitre le sort des civilisations disparues ? Ou bien ceux qui s'épuisent à essayer de mettre en place un chemin différent ? La Dérapeuthique ... Mais pour tout dire, le mot dérive a particulièrement résonné dans mon cerveau dérivant. Car depuis maintenant 33 ans, je n'ai cessé de dériver professionnellement. Je suis passé de la vétérinaire "académique" à l'ostéopathie, à la médecine traditionnelle chinoise, à l'homéopathie pour mon plus grand bonheur [6]. Et cela, pour le bonheur de la majorité de mes patients, sinon, l'affaire serait close depuis longtemps. Toute l'ostéopathie dont on parle sur ce site est empêtrée dans cette allégation facile, la dérive des thérapies complémentaires, parallèles que nous nommerons la dérapeuthique. Un objet qui dérive est un objet qui s'éloigne de la trajectoire qu'on lui a assignée ou que l'on pense la bonne. Qui est ON ? Est une première question que l'on doit se poser. De quel point fixe parle l'observateur ? Il parle en général depuis le plus gros [7] objet fixe ou mobile quand l'objet qui dérive est plus petit sinon, on inverserai le référentiel, non ? Et quel était le réel but de la trajectoire ? Puisque par définition un objet qui dérive aboutit, dans la tête de celui qui prononce le mot dérive, au mauvais endroit. Si on parle d'un concept, d'une idée, cette notion s'applique avec le présupposé que le dogme mené par la pensée majoritaire est la vérité. Ceci était une réalité forte pour les religions : il y avait la croyance générale, dogmatique, improuvable et des hérétiques qui osaient transformer le dogme et devaient disparaître par le feu, par les armes pour que le pouvoir du clergé reste en place. Notre société occidentale est censée s'être affranchie de cette vision manichéenne : tu croies comme nous ou tu es contre nous. La séparation de l'église et de l'état est passée par là. La notion de médecine au singulier laisserait penser qu'il n'y a qu'une vérité à propos de la santé et que donc seule celle ci devrait exister. Celle passée par les fourches caudines de l'expérimentation scientifique. Je souscris largement à cela. Mais ce n'est vrai qu'à plusieurs conditions : – toutes les hypothèses peuvent être posées [8] Hors tous les scientifiques ont intégré dans leur for intérieur que certaines hypothèses, et certains résultats ne peuvent être posés au risque de griller sa carrière ou à tout le moins de ne pas obtenir de crédit, le nerf de la guerre. Il en résulte à terme que le modèle qui sous tend la construction de la médecine devient uniforme. – Les études ne sont pas influencées par l'origine de l'argent qui leur permet d'être réalisées. Les différents scandales ayant émergé ces dernières années ne seraient rien si on était sûrs que ce ne sont que des épiphénomènes. Permettez moi d'en douter largement. – Une fois passé ces écueils, l'étude doit être lisible et entendue dans sa conclusion et, là interviennent les méta études, maintenant alpha et oméga de toute science, mais qui ont démontré qu'elle pouvaient être politiquement orientées [9]. – Et puis, on doit être au bout du chemin de la science sur un sujet pour l'affirmer comme une vérité. J'ai tendance à croire que pour la science médicale on est loin de bout du chemin et que plein de vérités d'aujourd'hui risquent d'être fausses demain. – Et enfin le politique devrait écouter le résultat. Or, il ne met son nez et ne se sert de la science que quand çà l'arrange et s'assoit dessus dans le cas contraire. [10] Dans ces conditions, la "vérité" scientifique médicale (actuelle...) n'est qu'un dogme de plus et il est bien difficile pour des points de vue médicaux différents de tirer leur épingle du jeu. Homéopathie, Médecine traditionnelle chinoise, médecine ayurvédique et ostéopathie dans une certaine mesure ne font pas le poids. Alors que la notion de médecines au pluriel permettrait de penser que plusieurs concepts et hypothèses pourraient se rencontrer et se complémenter. Plusieurs navires médicaux qui ne seraient pas en flotille bien rangées derrière le navire amiral, mais une flotte dont les éléments peuvent dériver les uns par rapport aux autres sans qu'il soit dit que la dérive est un acte punissable mais une façon de pouvoir regarder l'ensemble de la médecine avec un point de vue différent. Toujours dans le contexte d'une médecine plurielle, la dérive ne me parait pas tant l'éloignement d'un des navires par rapport aux autres : avec la relativité générale, Einstein nous a bien expliqué que tout mouvement d'un point par rapport à un autre était relatif et dépendait de l'observateur. Mais le problème me semble la dérive par rapport au but à atteindre qui pour la médecine est de soigner son prochain, tous ses prochains : – or s'installe une médecine à plusieurs vitesses qui fait que tout le monde n'a pas droit au même système médical. – il existe régulièrement une pénurie d'offre de soins tant en terme humains que techniques ou médicamenteux, le capitalisme comme élément de régulation de la médecine montre clairement ses limites. On parle même de déliquescence du système [11] car in fine quelle que soit la beauté, la véracité de la recherche en médecine, à la fin, c'est LE comment elle est appliquée qui donne le LA de l'utilité de tout cela. Soigner, ce n'est pas faire de la science ... c'est soigner y compris avec la science comme guide. – Ostéopathes, nous passons notre temps à recevoir des gens qui ne sont pas satisfaits du système médical tel qu'il est, et insatisfaits est parfois un mot léger. Certes l'ostéopathie et les ostéopathes ne sont pas exempts de reproches, mais nous compensons souvent l'insuffisance de médecins, de moyens, d'erreurs d'aiguillage. [12] Une des réponses du système médical est la normalisation des traitements avec un consensus pour chaque pathologie et chaque symptôme. Effectivement avec ce point de vue tout traitement non consensuel est devenu une dérive et une perte de chance. Mais il y a une conséquence fondamentale à cela, le professionnel de médecine devient un exécutant de la norme qu'elle soit bien ou mal faite, discutée rationnellement et dans la pluralité ou bien soumise à des règles discutables. On arrive à une déshumanisation de la médecine. [13] Jusqu'au point où le médecin sera bientôt remplacé par une intelligence artificielle plus fiable. Collectivement, nous laissons faire là notre épitaphe. Conclusion dérivante Et la dérive serait enfin maitrisée. Sauf que : 70% des français sont prêts à consulter pour une médecine complémentaire , que 57% pensent qu'elles sont plus efficaces que la médecine classiques [14] et que quoiqu'on dise quoiqu'on fasse certains seront insatisfaits du système médical actuel et par son organisation et par sa façon de faire et de penser. A mon avis ce n'est pas une histoire d'ajustement du système ou de cadrage [15] mais une nécessité de se recentrer sur les fondamentaux et accepter que chaque façon de voir le corps a une parcelle de vérité, une seule. Remettre systématiquement une équipe de professionnel responsables au centre de la relation avec le patient [16] avec ses défauts mais aussi ses qualités, son expérience et ses fulgurances serait à mes yeux une bonne réponse à la déshumanisation ressentie et aux dérives des gens laissés seuls ou repoussés par un système qui trop souvent broie ou met de côté. Et qui parce que le système ne les écoute pas sont obligés d'aboyer plus fort et maladroitement pour désespérer finalement de se faire entendre, de la même façon que nos dériveurs écologistes plus haut dans le texte. Ou bien, la rage aidant, ils dépassent les bornes. Les médecines douces, indépendamment de leur efficacité possible, probable, personnellement je dirai fréquente, ont, dans la France de ce début de 21 ième siècle, vocation à suppléer aux manques conceptuels et organisationnels de la médecine universitaire. Alors, au lieu de crier Haro sur les dérives possibles, travailler main dans la main pour faire des ponts et éviter les erreurs de part et d'autre seraient une bonne idée non [17] ? En attendant ce jour ... Les dérapeuthes dérivent par rapport au navire amiral, mais tiennent le cap sans dériver de leur but [18] : aider leurs patients à s'en sortir le mieux possible dans leur corps, leur émotions, leur vie, quitte à les faire passer par plusieurs concepts médicaux dont bien sûr la médecine académique quand elle est nécessaire. Cela fait trente ans que j'ai l'impression de répéter les mêmes choses ... alors, vivement la quille ... Lol, cet objet qui empêche les bateaux de dériver ou métaphoriquement la retraite. Désolé, je n'ai pas pu m'empêcher ! [1] Oui, Oui, j'en suis pourtant un... [2] https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/la-france-doit-demander-la-liberation-du-defenseur-des-baleines-le-capitaine-paul-watson-20240722_BA2PVFXFZZG5RBZ55XXFRTXTEE/ [3] Non, je ne suis pas végétarien ... [4] Pardon, dérivent .. [5] Il y a ceux qui disent : https://www.lefigaro.fr/sciences/jour-du-depassement-l-humanite-vit-desormais-a-credit-depuis-le-1er-aout-20240801 et les libéraux qui disent non ne changez rien, c'est faux : https://www.contrepoints.org/2024/08/02/350252-le-jour-du-depassement-une-theorie-mensongere [6] Ostéopathe seulement pour mes patients humains mais touche à tout pour mes patients animaux comme me le permet le législateur [7] Lourd, puissant... [8] En particulier l'hypothèse vitaliste, hérétique s'il en est. [9] Cf le scandale du rapport australien sur l'homéopathie et le conflit d'intérêt pattent sanctionné par le sénat australien, Cf le Lancet Gate à propos du traitement du Covid, etc ... [10] Cf la saga des néonicotinoïdes, insecticides délétère pour la biodiversité [11] https://www.quechoisir.org/action-ufc-que-choisir-acces-aux-soins-la-medecine-hospitaliere-et-de-ville-en-etat-d-urgence-vitale-n106898/ [12] La norme devrait être la coopération entre les différents navires médicaux, mais on ne l'observe pas assez. [13] -https://www.fhpmco.fr/2017/04/27/va-t-on-vers-deshumanisation-de-relation-patient-medecin/ – https://www.lemonde.fr/sciences/article/2015/07/13/jean-daniel-rainhorn-la-deshumanisation-atteint-aussi-la-medecine_4681750_1650684.html – etc. [14] https://www.france-assos-sante.org/2024/02/05/medecines-complementaires-vite-un-cadre/ ... Et penser que décidément ce sont des gogos crédules est peut-être rassurant pour certains mais ne permet en aucun cas de comprendre les enjeux. [15] ...mettons vite de l'ordre dans ce chaos [16] Un homme et non pas des examens complémentaires, des consensus, un arbre décisionnel froid... [17] Cela s'appelle la médecine intégrative ... [18] Qui n'est pas de faire de la science mais de soulager
  • Actualité ostéopathie, Juillet 2024

    4 août, par Jean Louis Boutin, Michel Chêne, Ostéo4pattes-Site de l'Ostéopathie, Sophie Pouget
    <<Actualité ostéopathie, Juin 2024 Actualité ostéopathie, Juillet 2024 >> Bonjour à tous ! Voici l'article mensuel sur l'ostéopathie et son actualité de juillet 2024. Regroupant tous nos articles parus dans le mois, l'actualité trouvée sur différents journaux ou les réalisations de différentes associations et syndicats, les activités sur les réseaux sociaux, sur YouTube... Évidemment, ce regroupement dépend des informations que nous avons trouvé. Il n'est donc pas exhaustif, nous nous excusons si nous avons oublié des choses. Nous vous invitons à partager les informations que vous aimeriez y trouver. Sur l'Ostéo4pattes-Site de l'Ostéopathie Projet de Renouvellement de Notre Site Internet O4PSDO L'Ostéo4pattes souhaite rénover son site internet pour le rendre plus moderne et accessible sur tous les appareils. Pour ce projet, un budget de 5 300 € est nécessaire, et 3 800 € restent à collecter via le financement participatif. Votre soutien aidera à migrer et mettre à jour les articles tout en ajoutant de nouvelles fonctionnalités pour améliorer l'expérience des utilisateurs. "Les Fascinants fascias" Le congrès international "Les Fascinants Fascias" a eu lieu à Lyon les 31 mai et 1er juin 2024, avec quatre conférenciers renommés dans le domaine de la recherche sur les fascias. Les participants comprenaient des ostéopathes, des vétérinaires et des praticiens du yoga, tous engagés dans des discussions sur l'importance du fascia dans la mécanique du corps et la gestion de la douleur. L'événement a mis en évidence de nouvelles perspectives sur l'anatomie et a facilité de riches échanges entre les participants et les conférenciers. ITO - Modification de la directrice La décision modifie le représentant légal de l'Institut toulousain d'ostéopathie (ITO) à compter du 1er janvier 2024. Mme Clairette Martin est remplacée par Mme Salima Helhal en tant que nouvelle réalisatrice. Ce changement a été publié au journal officiel de la République française. Nouveau local pour IFSO Vichy Clermont-Ferrand L'IFSO Vichy Clermont-Ferrand a une nouvelle adresse pour sa formation en ostéopathie. L'adresse est maintenant 99, avenue de la République, 63100 Clermont-Ferrand. Ce changement a été officiellement annoncé dans une décision publiée dans le Journal officiel. Adresse et organigramme modifiés au COB Le Collège ostéopathique de Bordeaux a changé d'adresse de 89, quai des Chartrons à 17, rue Thalès à Mérignac. Jean-Baptiste Boucherat est maintenant le représentant légal de l'organisation, tandis que Marie-Anne Chabert continue en tant que directrice. Cette décision met à jour les règlements antérieurs concernant l'accréditation et la capacité de l'école. Modification du représentant légal de l'IDO Paris Le représentant légal de l'Institut Dauphine d'ostéopathie de Paris (IDO Paris) a changé. M. Jean-Charles Brandeley remplace M. Arnaud Dreyfuss à partir du 3 juin 2024. Cette décision a été publiée au journal officiel de la République française. Le Niveau du Cone Médullaire (CM). La moelle épinière humaine ne remplit pas entièrement le canal vertébral, et son cône médullaire se situe entre les vertèbres T12 et L3 pour éviter des blessures lors des mouvements. Cette adaptation évolutive permet de protéger la moelle épinière des torsions pendant la marche. Ainsi, la longueur relative de la moelle épinière par rapport à la colonne vertébrale a évolué pour améliorer la sécurité et la fonction. Chinoiseries avec Achille ! La médecine traditionnelle chinoise offre une perspective utile sur les douleurs en ostéopathie, comme dans le cas d'un homme souffrant d'une tendinite au tendon d'Achille. Après des traitements efficaces, la douleur est réapparue, liée à une faiblesse du foie, ce qui a nécessité une attention sur son régime alimentaire. En intégrant ces concepts, le patient a pu éviter une rechute. Article Scientifique Is visceral osteopathy therapy effective ? A systematic review and meta-analysis Une revue systématique a révélé que l'ostéopathie viscérale (VO) n'est pas efficace pour traiter les affections musculo-squelettiques telles que la lombalgie ou la douleur au cou. L'analyse a également montré que la VO n'avait aucun avantage significatif pour les problèmes non musculo-squelettiques, tels que le syndrome du côlon irritable ou le cancer du sein. La plupart des études examinées avaient un risque élevé de biais, ce qui a conduit à une faible confiance dans les résultats. Evidence of anchoring bias in novice (first year) osteopathic French students in the context of the primary respiratory mechanism : A randomized-experimental study L'étude s'est concentrée sur le biais d'ancrage chez les étudiants ostéopathiques de première année et sur son impact sur la perception haptique liée au rythme du mécanisme respiratoire primaire (PRM). En fournissant différentes valeurs d'ancrage, les chercheurs ont constaté que la perception du rythme par les étudiants avait considérablement changé, soulignant l'influence de la présentation de l'information sur le biais. Les résultats soulignent la nécessité de stratégies d'apprentissage efficaces dès le début pour atténuer la persistance des préjugés chez les futurs professionnels de la santé et soulignent l'importance d'améliorer les compétences de pensée critique dès les premières étapes de l'éducation pour améliorer les soins aux patients. L'importance du consentement Le consentement est crucial dans le domaine de la santé, surtout lors des soins impliquant un contact physique. Il protège les patients en leur permettant de participer activement à leurs décisions de soins. Cette notion est également liée à des mouvements sociaux qui soulignent l'importance de la voix et du choix des individus. The Application of Spinal Manipulation Results in Alterations in Thalamic Neural Metabolite among Patients Experiencing Nonspecific Chronic Low Back Pain Au total, 16 personnes ayant reçu un diagnostic de NCLBP et 16 volontaires en bonne santé de constitution normale (agés de 20 à 50 ans) ont été recrutés. Tous les participants ont fait preuve de domination de la main droite. Avant le début de l'intervention thérapeutique et à un intervalle de 5 semaines par la suite, des évaluations fonctionnelles et radiologiques ont été entreprises (indice d'invalidité d'Oswestry, échelle de notation numérique et 1H-MRS). Les valeurs ont été comparées à l'aide de tests indépendants et appariés. Coopération interprofessionnelle entre ostéopathes et pédiatresInterprofessional cooperation between osteopaths and pediatricians Revue du web – France : Micro-entrepreneurs : de nouveaux droits à la retraite complémentaire Ostéopathe animalier : quel est ce métier qui devient de plus en plus populaire ? Une étude confirme l'intérêt de la caféine pour traiter la maladie d'Alzheimer Les fibres alimentaires améliorent le contrôle de la glycémie grâce à des cellules immunitaires Plus de 160 millions d'euros de pertes : on a mis la main sur les chiffres de Doctolib… et ils ne sont pas bons ! La mélodie cachée des plantes Sur les différents réseaux sociaux Podcast : SymbiOsteo le podcast #11 DV Marie-José Maître - Le taoïsme pour accompagner le thérapeute dans le plaisir de pratiquer Soigants soignés Ep N°16 : Pierre Etchart : Homéorhésie et principes du vivant, réactualisons nos connaissances. Le cabinet d'ostéopathie #24 : "Antoine Lacouturiere, sophrologie et ostéopathie" Mordant #30 - Jess is a Vet : Communiquer avec les deux côtés de la laisse Se faire craquer les doigts est mauvais pour la santé, vrai ou faux ? Dans le futur... A noter également dans les agendas, les dates des différentes formations et événements partenaires. Certaines offrent des réductions à nos abonnés, n'hésitez pas à demander plus d'informations. Regardez le catalogue des formations proposées par CEMAO XIXe Rencontres d'ostéopathie comparée - 20, 21 & 22 JUIN 2025 Pensez à prendre votre Réservation aux rencontres d'ostéopathie comparée
  • Chinoiseries avec Achille !

    31 juillet, par Patrick Chêne
    La médecine traditionnelle chinoise est fascinante dans le sens où elle éclaire régulièrement les cas cliniques de notre ostéopathie d'un regard différent et parfois très pertinent ! Inutile de savoir parfaitement diagnostiquer et traiter en médecine chinoise pour en profiter, il suffit juste de s'y connaître un peu en logique des éléments de la MTC. Ainsi, un patient, un homme d'une Quarantaine d'année, vient en consultation pour une vive douleur au tendon d'Achille. Nous sommes dans le courant de l'hiver cette douleur s'est déclenchée l'été précédent et malgré examens et traitements, la douleur persiste assez fortement pour perturber la marche. Deux traitements ostéopathiques visant à équilibrer le corps à 15 jours d'intervalle suffisent à enrayer boiterie et douleur pourtant installée depuis plusieurs mois. Mais, l'été suivant, à la mi aout, je vois débarquer en consultation un homme inquiet ... Zut, çà recommence, la douleur est de nouveau là, avec l'inquiétude que cela dure aussi longtemps que la première fois. On pourrait juste refaire la séance d'ostéopathie qui a bien marché la première fois en supposant que ce sera bon. Mais une petite explication en MTC ici s'impose si on veut vraiment rassurer le patient. En effet la rechute a eu lieu en aout, juste au lendemain d'une soirée arrosée et dansante ... Il faut à ce stade comprendre que le tendon d'Achille se trouve non loin du trajet du méridien Foie et pas loin du méridien vésicule biliaire. Hors tous les deux dépendent d'un des 5 éléments chinois : le bois. Aussi, à partir de ce schéma qui nous donne le rapport d'engendrement des différents éléments, on peut aussi calquer le cycle d'une année : sur le schéma l'hiver est en bas (eau), le printemps à gauche (Bois), l'été en haut (Feu), une saison fin d'été qui ne nous est pas familière (terre), et enfin à droite l'automne (métal). Si nous revenons à cet élément bois, il nous faut comprendre que l'énergie qui y circule est maximum au printemps et sera minimum en fin d'été et automne. Outre les fonctions classiques que l'on connait du foie en médecine occidentale, les chinois nous disent qu'il gère aussi l'inflammation en particulier des tendons. C'est ainsi que lorsque l'énergie (Chi) qui y circule est maximum au printemps, si l'organe est déjà pléthorique cela risque de mal se passer et les allergies au pollen qui fleurissent de nos jours avec rhinite et conjonctivite (ite ...signifiant inflammation) au printemps, nous parlent aussi de notre foie. A l'inverse, si le foie est faible et déficient, alors il aura du mal à fonctionner avec une énergie qui y circule au minimum en fin d'été, j'observe souvent ceci chez des animaux ayant déclaré des maladies qui soumettent le foie à rude épreuve (leptospirose, piroplasmose). Pour notre patient, on se souvient que sa première tendinite (inflammation, foie) s'est déclarée en Aout de l'année passée (minimum de Chi du foie), sur le tendon d'achille donc non loin de points du méridien foie (4/5/6). Tout cela nous dit que la fonction foie, n'est pas bonne. Le traitement ostéopathique de l'hiver a suffit à enrayer les symptômes persistants, en partie par leur efficacité intrinsèque mais aussi sans doute parce que l'on arrivait au moment où le Chi (... énergie) du foie se faisait plus important. Mais aucun travail sur le foie au long cours n'a été réalisé ce qui fait que la problématique hépatique n'était pas tout à fait résolue ... Aussi l'été suivant, au moment où le chi du foie est à nouveau minimum, une soirée alcoolisée donne la petite pichenette ( intoxination) nécessaire pour que le patient retombe dans la même ornière : une inflammation (foie) non loin du méridien foie ... la même chose, le tendon d'Achille enflammé. Le traitement ostéopathique global a de nouveau fonctionné ... Mais cette fois il a été discuté de la fonction foie pour que le patient de lui même par son régime alimentaire ou parce qu'il a mis le nez dans la phytothérapie et les aliments complémentaires s'occupe enfin de sa fonction foie à la mode MTC. Et à ma connaissance, il n'y a alors pas eu de rechute.