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Publié : 13 septembre 2014

Ostéo4pattes,

http://www.revue.osteo4pattes.fr

Revue d’ostéopathie comparée, rassemblements d’ostéopathes, édition de contenu sur l’ostéopathie, rencontres annuelles d’ostéopathie.

  • Forcora

    Novembre 2023, par FORCORA
    Forcora fête sa première année Né du mariage d'un rêve et d'une idée un peu folle, Forcora est aujourd'hui un joli bébé ! Merci à vous pour cette année bien remplie ! Merci à chacun d'entre vous d'avoir ri ou pleuré, d'avoir dormi ou vibré d'impatience, d'avoir été là, présents. Lætitia , Edouard, Inès, Jean, Justine, Méline, Pierre, Marie-Noëlle, Anne, Lucie, Franck, Laetitia B, Neilia, Ingrid et tous nos partenaires présents et futurs… Merci d'avoir participé à mon rêve d'une ostéopathie plus belle et bienveillante … " Always walk on the wild side of life " – https://forcora.com/ – secretariat.forcora chez gmail.com
  • CEMAO

    Novembre 2023, par Michel Chêne
    Immatriculé au N°948 855 929 00014 Organisme enregistré sous le n° formateur 76090074709 Le centre de formations C.E.M.A.O. propose des formations d'ostéopathie animale & humaine. C'est un centre encore jeune à l'échelle des centres de formation, mais qui a pour objectif d'offrir des formations pour tous types de thérapeutes manuels, sans faire de distinction de pratique ou de patientèle. CATALOGUE DES FORMATIONS : • Ostéopathie bovine : savoir agir sur le terrain en bovin • Le Corps Tenségritif • Énergie Mouvement Posture Plein Potentiel – EM3P : Santé et énergie du thérapeute • Approche Tissulaire du Corps Communicant • Le chant diphonique & le Soin • Ostéopathie appliquée aux chiens de sport • Centaure : Stage cavalier & lien avec l'ostéopathie • Le toucher en ostéopathie : les sens et la verbalisation • Ostéopathie & Médecine Traditionnelle Chinoise • Ostéopathie & Homéopathie – https://www.cemao.fr – Tel : 07 82 57 55 37 – cemao.formations chez gmail.com
  • Formateur - Patrick Chêne

    Novembre 2023, par Michel Chêne
    Patrick Chêne, Vétérinaire, Ostéopathe D.O., formateur agréé. STAGES : – Le corps tenségritif, avec la force de traction médullaire, les hélices fasciales et le MRP harmonique. – Le chant Diphonique : apprendre à soigner avec les vibrations de sons, champ de conscience et manualité. – planning de ses stages à cette adresse : https://www.patrick-chene.eu/spip.php?article327 LIVRES : – La vie tenségritive : Editions SULLY – Le corps tenségritif : Editions SULLY – Au delà de la tenségrité : Editions L' ostéo4pattes-SDO – le petit dernier s'achète ici : https://www.patrick-chene.eu/spip.php?article403 – Patrick Chêne est aussi l'initiateur de ce site et de la revue ... de longues, longues soirées à votre service depuis 20 ans. – https://www.revue.sdo.osteo4pattes.eu/spip.php?auteur3
  • La fécondité des concepts en Ostéopathie

    Novembre 2023, par Ostéo4pattes-SDO
    Sommaire La nécessité d'un élargissemen Une anatomie spécifique (...) Cet article a la première fois été publié dans ostéomag : Bruno Ducoux D.O le 05/09/19 A partir de ses mains et de l'anatomie, l'ostéopathe perçoit des informations qui viennent enrichir son expérience, ses connaissances intuitives et contribuer, par le partage de celles-ci, à ce que le corps professionnel puisse remettre en question sa pratique et répondre aux exigences de son évaluation. La science, de son coté, avec l'Evidence Based Medicine, (EBM) applique des raisonnements fondés sur des preuves et des concepts validés par les pairs. Il est conseillé aux ostéopathes, dès leur formation, de se mettre dans ce moule scientifique du monde de la preuve pour rendre compte de leur expérience quotidienne et de leurs résultats. L'EBM peut certes constituer un mode d'évaluation dans certains cas en ostéopathie. Toutefois dans la pratique consistant à écouter, dans le corps du patient et au sein de la biosphère (son environnement), le mouvement (sous forme de vibration) et son harmonie, l'ostéopathe devrait s'appuyer sur un mode d'évaluation spécifique. Celui-ci s'apparenterait davantage aux modèles de recherche utilisés en sciences humaines qui ne peuvent répondre aux exigences de randomisation conduisant à des préconisations de traitement standardisés. « En effet, la manifestation de la vie en chaque être : le mouvement est par définition singulier, il est la résultante de l'histoire inscrite dans le corps de chaque patient et de la façon dont celui-ci la vit au quotidien [1] » Sans entrer dans un débat d'opposition de ces deux modes d'évaluation, nous rejoignons cependant ici la pensée de Thierry Magnin en lisant que « Bien que de plus en plus performante, la pensée scientifique montre son incomplétude, » « Quelque chose lui échappe, le fond des choses lui reste voilé. De plus, confronté à la complexité, le scientifique rencontre souvent la contradiction et apprend à travailler avec elle…le scientifique aujourd'hui ne peut plus prétendre saisir le réel. Il n'en perçoit que des lueurs . [2] » La nécessité d'un élargissement du concept stillien Force est de constater que malgré de nombreux essais de recherche, les concepts enseignés expliquant l'efficience de l'ostéopathie dans le champ viscéral et cranio-sacré, par exemple, peinent à trouver une adhésion faisant consensus auprès du monde scientifique. (Herniou 98, Hartman 2010, Cortecs 2016). De nombreuses hypothèses et recherche continuent à éclairer une méthodologie encore floue (Sutherland 1930, Weaver1940, Magoun 1951, Upledger 1983, Greenman 1989, Norton 1991, Mc Partland 1996, Jealous 1997, Sergueff et Nelson 2001, Guimberteau,2013, etc.). Ce champ d'investigation est toujours en chantier et la notion de concept soumise à la question. Un concept doit être une représentation d'un aspect de la réalité permettant d'unifier des représentations. Il vise à appliquer les mêmes propriétés de cause à effet constatées chez plusieurs individus afin de pouvoir ensuite les reproduire, les transmettre [3] voire établir des lois. Si un concept ne satisfait pas à des lois de reproductibilité, ne peut-on malgré tout suivre son évolution plutôt que le rejeter ? Un concept comme celui de Still doit pouvoir s'élargir, être en mouvement, porté par une dynamique de transformation en s'adaptant aux contextes successifs de l'histoire de l'humanité. A.T. Still disait que nous n'avions aperçu que la queue de l'écureuil dans l'arbre de la connaissance. Les principes fondés sur les concepts de Still et de ses successeurs peuvent être envisagés dans une dynamique évolutive, qui ne soit ni figée, ni dogmatique, ce qui serait contraire aux fondements mêmes de l'ostéopathie. (Oschman 2010 ; Gabutti, Drapper-Rudi 2014 ; Bordoni 2018). L'approche consciente transforme les principes et par là-même fait bouger ces concepts, dévoilant de nouvelles propriétés. L'ostéopathe peut alors appliquer de nouvelles techniques qui vont, à leur tour, être enrichies par l'expérience. Émerge alors de la dynamique d'interaction une nouvelle façon d'appréhender notre action fondée sur une approche qualitative, subjective, inductive et singulière par définition. Il en résulte des propriétés collectives qui n'apparaissaient pas d'emblée à la compréhension de ces concepts initiaux. De ce désordre et chaos apparent émerge un ordre nouveau avec des propriétés d'interaction incluant action et rétroaction venant du patient. Le thérapeute est alors témoin de l'incidence du traitement sur l'interoception et l'activité neuronale du patient dans son environnement [4] . L'empathie du thérapeute à l'égard de son patient est également une composante essentielle, sensorimotrice, affective et cognitive qui apporte une vitalité dynamique et s'inscrit dans le contexte biopsychosocial actuel [5]. Une anatomie spécifique féconde l'ostéopathie « L'union de l'esprit, de la matière et de la vie, c'est l'humain » [6] L'ostéopathie apparaît comme une mise à jour d'une médecine manuelle intemporelle dont le fondement est l'anatomie. Cette anatomie est partagée avec la médecine allopathique occidentale mais l'ostéopathe poursuit un objectif de dynamique d'interaction qui fait système et ne s'attache pas au diagnostic de maladies. C'est une anatomie de relation chez le vivant dont les structures deviendraient aléatoires dès lors que l'on s'appuie sur la conception d'Angelo Murcia qui considère que la matière ne représente que 2% de la structure, et que les 98% sont du mouvement [7] . L'ostéopathe se veut ainsi à l'écoute d'une cohérence dans le corps en mouvement et dans son environnement au sein d'une biosphère ou un biochamp illimité. On pourrait conclure avec une phrase du Professeur Jean-Marie Gueullette, et bien qu'elle soit utilisée dans un autre contexte, que : « le corps cherche à dire » [8] . L'application de cette anatomie est une biomécanique adaptée au vivant entrainant une évolution des concepts : qu'ils soient biomécaniques, fluidiques puis biodynamiques, les concepts actuels résonnent avec le concept Biogène [9] de A.T. Still . L'être humain est corps, âme, esprit, au sein d'un univers de nature spirituelle. La possibilité de s'ouvrir à la nouveauté implique de se libérer du connu, en acceptant une intersubjectivité entre praticiens vers la recherche de cohérence conscientisée. Ainsi se dévoile une anatomie spécifique au service de la Vie, perceptible partout, au présent et dans la durée. « La conscience est co-extensive à la Vie » Henri.Bergson A l'intention, la vie répond, à la force, elle se soumet [10] . Voir en ligne : Ostéomag [1] Cette phrase émane d'un échange tout à fait informel avec une consœur ostéopathe. [2] MAGNIN T., L'expérience de l'incomplétude, Paris, éd. Lethielleux-Desclée de Brouwer, 2011, p.1. [3] LADRIERE J., https://www.universalis.fr/encyclopedie/concept/1-les-proprietes-du-concept/ consulté le 05/09/19. [4] D'ALESSANDRO G., CERITELLI F., CORTELLI P., Sensitization and Interoception as key neurological concepts in Osteopathy, Front. Neurosciences Pescarra 2016. [5] FABRE L., https://www.osteomag.fr/actualites/modele-bio-psycho-social-simple-supplement-d-empathie-veritable-modele/ consulté le 05/09/19. [6] A.T. Still STILL A.T., Philosophie et principes mécaniques de l'ostéopathie, 2009, Vannes, éd. Sully, p. 292. [7] ANGELO MURCIA M., Qu'est-ce que le temps ? 2015, éd. Astramenta, p. 86. [8] GUEULLETTE J.M., L'ostéopathie, une autre médecine, 2014, Rennes, Presses Universitaires de Rennes [9] STILL A.T., Ibid. p.287. [10] TRICOT P., https://approche-tissulaire.fr/le-blog/272-intention.html consulté le 5/09/19.
  • Abby

    Octobre 2023, par Ostéo4pattes-SDO
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  • Animaux : Reconnaissance de la chiropraxie

    Octobre 2023, par Jean Louis Boutin
    Question écrite n° 12299 de Mme Corinne Vignon (Renaissance - Haute-Garonne) publiée au JO le 24/10/2023, page 9293 Objet : Animaux : Reconnaissance de la chiropraxie Mme Corinne Vignon appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire sur la reconnaissance de la chiropraxie animale. Depuis trente ans, cette spécialité de la chiropraxie humaine se développe dans le monde. Elle permet une prise en charge des troubles neuro-musculo-squelettiques chez les animaux. Mais contrairement à la plupart des voisins européens et outre-Atlantique, elle n'est toujours pas réglementée en France. Or la chiropraxie animale a su démontrer son rôle et trouver sa place en complément des autres professionnels de la santé animale dans la prise en charge des troubles neuro-musculo-squelettiques et leurs conséquences sur les animaux de rente, les chevaux de compétition ou encore les animaux de compagnie. Actuellement, le CNOV (conseil national de l'ordre des vétérinaires) considère que cette pratique est une pratique illégale de la médecine vétérinaire alors que de plus en plus de propriétaires d'animaux font appel à un chiropracteur. Son intérêt est avéré dans l'optimisation des performances, de la production chez les animaux de rente et dans le bien-être animal global. Aussi, elle souhaiterait savoir si le Gouvernement entend reconnaître et réglementer cette spécialité de la chiropraxie humaine. Sur le site de l'Assemblée nationale Question écrite n° 12299 de Mme Corinne Vignon (Renaissance - Haute-Garonne) publiée au JO le 24/10/2023, page 9293 Objet : Animaux : Reconnaissance de la chiropraxie
  • Le concept Crânien Structurel® - Partie 2 : En pratique

    Octobre 2023, par Francois Lecuyer Gemeline, Gilles Boudéhen
    L'ostéopathie structurelle crânienne s'applique à l'humain comme à l'animal selon des principes communs. Elle répond avec efficacité aux plaintes de l'Homme qui commence sa vie à 4 pattes pour la poursuivre sur les deux de derrière et la finir à trois pattes. Mais elle donne des résultats tout aussi satisfaisants chez nos amis à deux ou quatre pattes. Il était donc normal d'écrire cet article à 4 Mains. Francois Lecuyer Gemeline ; Directeur des études de BIOPRAXIA Gilles Boudéhen co-directeur et co-fondateur de l'Institut de Formation Supérieure de RENNES. Lire la partie 1 : Le concept Crânien Structurel® - Partie 1 : Le concept Le concept Crânien Structurel® - Partie 2 : En pratique La correction d'une lésion tissulaire réversible (LTR), telle que définie dans la première partie [1] par utilisation d'une contrainte lente exige du praticien une mise en place et une organisation architecturale de son corps très stricte. La LTR doit être circonscrite et les paramètres de la lésion que nous trouvons au test doivent parfaitement être reconstruits par le praticien. Le but est de regagner de l'élasticité dans le conjonctif là où il en a perdu et dans la direction, le sens et la profondeur de la restriction. En ostéopathie crânienne structurelle humaine : Le principe d'utiliser une table basse, à hauteur des genoux du thérapeute permet de faciliter le transfert de masse au sol au travers du conjonctif en lésion. Seule une parfaite gestion de la gravité permet au praticien de gérer passivement la vitesse de pénétration ou de traction du conjonctif. Travail crânien structurel sur table basse L'utilisation de 3 mains est également indispensable, le plus souvent on utilise le condyle interne du genou et les deux mains réelles. C'est ainsi que l'on peut organiser la contrainte correctrice autour de l'épicentre de la représentation lésionnelle. Utilisation du condyle interne du genou comme troisième main Il nous reste à imposer une mise en contrainte passive par utilisation de l'énergie potentielle pendant un « certain temps ». Celui nécessaire au tissu en lésion réversible pour se réorganiser et permettre de restaurer l'élasticité originelle de la structure. Un test de contrôle sera fait pour objectiver le résultat mécanique, la clinique du patient nous confirmera le résultat. Ce type de travail mécaniste sur le conjonctif crânien n'est pas réservé aux seuls humains. Les animaux présentent une bonne réaction au traitement crânien structurel. Il est cependant parfois difficile en fonction de leur taille ou de leur comportement de mobiliser les différentes structures anatomiques. Pour autant, lorsque le thérapeute réalise ses manœuvres avec soin et concentration, ces derniers l'acceptent sans difficulté. À condition d'être dans une grande disponibilité pour l'animal et dans une volonté empathique de traitement, ce qui est tout aussi vrai pour l'humain. Certes le particularisme du traitement animalier nécessite une capacité adaptative de tous les instants. Ainsi les mouvements des animaux traités devront être « accompagnés » dans une même intensité d'intention, d'attention et de tension permanentes et communes. Les différentes étapes seront donc : L'attention (empathie et relation avec l'animal) L'intention (mise en œuvre des positions adaptées en vue du traitement) La tension : au sens de la tenségrité et du geste correctif. Si une des trois étapes n'est plus présente suite à un mouvement de l'animal, le thérapeute devra remettre « à zéro » son logiciel et reprendre dans le calme son intervention. Chez l'humain comme chez l'animal, l'intention thérapeutique n'est que le résultat du positionnement du thérapeute. Un examen crânien sur un jeune enfant agité n'est pas très différent de celui d'un chien, dérouté par le fait qu'on touche son crâne. Encore une fois « l'art de s'unir et de se séparer ! » Ainsi en ostéopathie animale biomécaniste, le thérapeute devra adapter ses positions en fonction des animaux traités en respectant les mêmes règles que précédemment décrites pour l'humain. Pour les grands animaux des positions spécifiques devront être adoptées quand pour les chien, les chats et les petits animaux, une table (de préférence électrique) pourra être utilisée. Il sera plus facile de régler la hauteur et ainsi réaliser le transfert de masse nécessaire à la pratique crânienne structurelle. Chaque position devra être interrogée pour permettre l'utilisation des « 3 mains ». Lorsque que le praticien est dans l'impossibilité de réaliser, singulièrement dans le cas d'animaux de grande taille ou très mobiles, le praticien pourra envisager, dans son report de masse de réaliser un « empilement des cervicales » afin de constituer un segment rigide, constituant sa troisième main. Il pourra ainsi avec ses deux autres mains transférer sa masse dans le conjonctif de l'animal. Ce principe d'empilement cervicale est également utilisé chez l'humain. L'anatomie crânienne des quadrupèdes est bien évidemment différente de l'humain, pour autant les concepts fondamentaux sont identiques. Le thérapeute proposera Des techniques sur les sutures crâniennes Des techniques intra osseuses Des techniques sur tous les tissus conjonctifs crâniens des animaux membranes intra crâniennes, fascias, peau… Un modèle spécifique au quadrupède : Le crâne du quadrupède est à distinguer du crâne humain par sa construction fondamentale liée à la posture bi-pédique pour l'humain (crâne au sommet du rachis) et celle de la quadrupédie (crâne dans le prolongement du rachis). Le trou occipital chez le quadrupède est ainsi situé dans l'axe antéro-postérieur du crâne. On peut envisager d'ailleurs le basi-occipital dans cette continuité, à la manière d'une néo-vertèbre intracrânienne s'articulant avec une autre vertèbre : le sphénoïde. L'articulation des deux formant la synchondrose sphéno-basilaire, repère anatomique que nous considérons comme témoin d'une zone particulière d'élasticité. Quand la gravité et le tonus musculaire jouent un rôle important dans un modèle humain d'empilement, le quadrupède possède un crâne fortement impacté par des effets de suspension en porte à faux (encolure) ainsi le ligament nuchal, les insertions musculaires brachio-céphaliques (Sterno-cléïdo-occipito-mastoïdien SCOM chez l'Homme) impriment en permanence des forces perpendiculaires tant au niveau intra osseux que dans les membranes réciproques et particulièrement la faux du cerveau. Le crâne empilé dans les cervicales chez l'humain, fait la part belle aux éléments travaillant en compression et en tension. De même le crâne tracté par la chaine musculo-fasciale chez le quadrupède sollicite différemment les éléments travaillant en traction. Toutefois humain et animal ont tous les deux besoin de cet équilibre entre les différents composants d'un crâne tensègre avec des éléments qui travaillent en compression, tension ou en traction. Éléments solides discontinus travaillant en compression et en tension ; les os pour faire simple. Éléments élastiques continus et communs au corps entier, la peau et toutes les membranes qui travaillent en traction. Et enfin une parfaite organisation des éléments entre eux pour proposer une architecture compatible avec la gestion tensègre. Chez l'animal il est à noter que les mouvements bilatéraux permanents de l'architecture appendiculaire musculosquelettique lors de la vie de relation impriment des mouvements de torsions et de vissages qui ont de grandes répercussions sur et dans la voûte crânienne dans son acception la plus large. Si la flexion reste le propre de l'homme dans une certaine mesure, la torsion est le propre du mouvement même chez l'animal. Il n'est qu'à observer la morphologie en vrille de tous les os du vivant. Le test des deux sphères, réalisé chez l'Homme propose une organisation avec des prises de mains similaires à l'animal en fonction des points anatomiques. Schéma du bilan des 2 sphères Il permet d'exploiter la flexion, la torsion, la latéroflexion - rotation ainsi que l'examen des mouvements orthonormés ou strains. Il appréhende l'insertion de la tente du cervelet qui divise le crâne en membraneux pour la voûte et cartilagineux pour la base. Il est en rapport intime avec les lignes de forces de la base du crâne véritables « longerons du crâne ». Détail des prises de mains sur les sphères antérieure et postérieure La sphère antérieure, on l'appellera fronto-sphénoïdale Premier point stratégique La main dévissée, c'est-à-dire coude, éloigné du corps pour permettre le vissage à venir, l'ostéopathe place la métacarpo-phalangienne de l'index sur la métopique au niveau de la glabelle. Il est ainsi en regard de l'insertion de la faux du cerveau séparant les deux hémi-frontaux. Il est en rapport avec les piliers internes du frontal. Prise de la sphère antérieure, osseuse et membraneuse Les deux points latéraux Ils sont le fruit d'un vissage passif de la main par auto-empilement du thérapeute qui, ainsi réduit peau, gras, os du crâne du sujet et de sa main frontale en un même temps. L'opérateur va venir placer pouce et majeur en arrière des piliers externes de la face, sur les grandes ailes du sphénoïde. Il gère le responsable de la sphère antérieure et ainsi tous les os qui lui sont dépendants mécaniquement. Il se place pour que son avant-bras frontal finisse dans l'axe médian du sujet. Les phalanges de son index se posent délicatement d'un côté du nez. Les autres doigts tombent naturellement sur l'écaille temporale. Attention ! L'appui sur le frontal d'habitude évité, est ici ferme et de même intensité que les deux autres points stratégiques. Il s'agit de créer une sphère antérieure et non de laisser libre le jeu entre frontal et sphénoïde, qui sera investigué plus tard. L'ostéopathe tient ainsi la sphère antérieure en trois points invariables, entre eux en satisfaisant aux exigences anatomiques membraneuses et osseuses de l'approche. Si l'interface cutanée entre la peau du crâne et de la main du thérapeute est évidente, la présence osseuse des os de l'avant-bras dans cette interface constitue le véritable contact. Cette mise en contact sera propre à chaque thérapeute, plus ou moins appuyée, et adaptée à chaque crâne. Vissage de la sphère antérieure Par une supination passive des avant-bras, l'ostéopathe aligne son radius et son scaphoïde (prise scaphoïde) et visse sa prise sur les 3 points stratégiques de la sphère antérieure. Pour ce faire, il part légèrement dévissé, coudes éloignés du tronc et finit aligné dans l'axe du sujet par avancée de son ventre entre ses coudes. Vissage de la prise antérieure par alignement de l'avant-bras La sphère postérieure ou occipitale Premier point stratégique Le thérapeute glisse sa main sous le squame occipital, telle que la métacarpo-phalangienne de l'index et/ou du majeur aborde l'inion c'est-à-dire la protubérance occipitale postérieure (insertions des faux du cerveau et du cervelet et croisement avec le pourtour de la tente.) Attention, de ne pas se placer sous l'inion, au risque de finir sur les cervicales ! Autres points stratégiques Le thérapeute s'auto-empile du sacrum vers ses dorsales hautes, les coudes se rapprochent passivement par avancée du tronc et l'avant-bras occipital se visse et finit perpendiculaire au sujet et presque horizontal. L'éminence thénar et la pulpe des phalanges distales des autres doigts abordent l'écaille occipitale au niveau des OM et, par la même, les insertions de la tente du cervelet. L'ostéopathe tient ainsi le maître de la sphère postérieure et ses voisins temporaux. Détails de la prise de la sphère postérieure osseuse et membraneuse (Extrait d'Ostéopathie crânienne structurelle Page 85, 87. Ed Sully.) Par analogie et respect des contacts anatomiques nous pouvons proposer ce test des deux sphères chez l'animal, ici le chien. Des prises spécifiques mais cohérentes avec le modèle crânien mécaniste : Un modèle « crânien biomécaniste quadrupédique » a été développé pour permettre au praticien animalier de se positionner dans une démarche similaire au thérapeute D.O. 4 piliers sont proposés qui servent de repères de position et de mobilisation : ils ont pour but d'aborder indirectement le sphénoïde et directement l'occipital afin de permettre une investigation de la base et de tout le volume crânien. 2 piliers bilatéraux fronto-naso-lacrimo-zygomatique (en fonction des espèces). Ils sont le moyen de constituer les piliers vers le sphénoïde. Les arcs latéraux (grandes ailes du sphénoïde) qui sont articulés en interne avec le frontal vont être mobilisés à partir d'un vissage dont les points fixes sont les piliers de la sphère antérieure. 2 piliers occipitaux Schéma des piliers et arcs-boutants chez le cheval (Francois Lecuyer Gemeline) Exemples Prise de la sphère antérieure chez le chien En fonction de l'espèce le praticien va tenter de prendre contact sur les arcs latéraux supérieurs (les grandes ailes du sphénoïde). Il gère la sphère antérieure. Il tente de se positionner pour que son avant-bras finisse dans l'axe médian de l'animal. Les phalanges de son index se posent sur l'os nasal à côté des orbites. L'appui sur le frontal est ferme. Il s'agit de créer une sphère antérieure cohérente dans la main. Le contact osseux est essentiel. Il est réalisé par abandon des muscles de la main du praticien au profit du déséquilibre de son corps. On s'appuie, on n'appuie pas. Prise de la sphère antérieure chez le chien En veillant à imposer un troisième point fixe (genou, table, corps du thérapeute ou empilement cervical) le thérapeute imprime par une supination passive induite par son intention, c'est-à-dire par son organisation gestuelle une torsion de la sphère antérieure en verrouillant la sphère postérieure par un contact présent des piliers occipitaux. Prise de la sphère postérieure chez le chien Le « pratichien » visse sa main occipitale en alignant ulna et pisiforme en veillant à maintenir une prise occipitale. Il fixe la sphère antérieure. Il s'enfonce lui-même progressivement (empilement de ses cervicales jusqu'au sacrum et de son corps, jambes en légère flexion). Dans la même intention, il épuise une partie de l'élasticité naturelle de sa main occipitale pour atteindre l'autocontrainte. Il laisse la tête du chien se loger dans la main par un contact intime et direct, pour obtenir un rapport osseux avec l'animal. Le vissage se fait dans la continuité par rapprochement passif des omoplates en mobilisant son sacrum et son corps dans la même intention par simple gestion de la gravité et de son équilibre. Prise de la sphère postérieure chez le chien La mise en place de la troisième main, souvent mise en premier pour des raisons pratiques, circonscrit l'enquête conjonctive autour de la SSB du sujet. 3 mains orientées vers le centre mécanique du crâne Suite à ce test des deux sphères, s'engage une enquête conjonctive de tout le crâne qui débouchera sur une ou deux corrections spécifiques. Ces techniques structurelles sont assez semblables entre humains et animaux. Aux variations anatomiques près le concept crânien structurel s'adapte avec succès aux particularités de l'animal. Voici quelques exemples sur l'animal. Prise des deux sphères à 3 mains chez le chien Technique du foramen jugulaire sur un crâne osseux de cheval Notons que le rachis cervical de l'animal sert dans ce cas de 3ème main Technique de canal lacrymal sur un crâne osseux de cheval Technique de canal lacrymal chez un cheval Technique de canal lacrymal au pouce sur crâne sec et sur chien Avec les doigts à gauche ; Avec les pouces à droite Technique de canal lacrymal au doigt sur crâne sec et sur chien Lift frontal sur un chien Technique intra osseuse du frontal chez un cheval Technique maxillaire droite sur un bovin Toutes ces notions sont désormais développées dans des formations alliant expérience sur le praticien sur lui-même pour le ressenti du crânien structurel et applications pratiques sur le chien, le cheval ou le bovin. Renseignements : gillesboudehen.fr franclecuyer chez gmail.com [1] NDLR : Il a été conseillé à l'auteur de ne pas choisir le terme de lésion ostéopathique, mais de dysfonction ostéopathique. Cependant, l'Ostéo4pattes-SDO n'a pas vocation à modifier le texte de ses auteurs. Leur choix de laisser le terme lésion ostéopathique a donc été respecté.
  • La place du visage dans la science ostéopathique.

    Octobre 2023, par Eric Delion
    L'essai d'Éric Delion « La place du visage dans la science de l'Ostéopathie » est le fruit du travail de recherche effectué par l'auteur pour valider le DU de Philosophie de l'ostéopathie, organisé par le Centre Interdisciplinaire d'Éthique (CIE) au sein de l'Université Catholique de Lyon (Ucly). Préfacé par le philosophe Bertrand Vergely, l'essai questionne le visage à partir d'une phrase de Still prononcée en 1898 « J'aime mon prochain parce que je vois Dieu dans son visage et dans sa forme ». Ayant retrouvé cette citation du fondateur dans le Journal of osteopathy daté de novembre 1898, l'auteur recontextualise cette citation et le texte où elle apparait, dans le siècle qui a vu naître l'ostéopathie et en particulier au regard du courant méthodiste. En effet la question de Dieu telle qu'elle est abordée par Still donne un éclairage à la citation, mais renseigne aussi sur une partie importante et méconnue des origines de l'ostéopathie. Pour comprendre ensuite ce que le visage relève de l'autre en tant que tout autre, l'auteur aborde à travers l'icône, le visage des visages, le mystère présent au-delà du visible et la dimension thérapeutique qu'elle offre en proposant déjà un espace de rencontre et de dialogue. Puis vient le moment de questionner le visage d'un point de vue plus philosophique et éthique, en faisant appel entre autres à Emmanuel Lévinas, Paul Ricoeur et Jean-Luc Marion, avant de retourner au corps et à l'abord thérapeutique en médecine ostéopathique. En effet, le corps peut être abordé et considéré lui aussi comme un visage, avec précaution et délicatesse au regard du mystère qu'il recèle et qu'il ne cessera de receler. En conclusion ce petit essai, facile à lire, nous suggère que pour approcher l'essence de l'être qu'est le patient, nous essayons de viser au-delà de son visage.
  • Le concept Crânien Structurel® - Partie 1 : Le concept

    Octobre 2023, par Francois Lecuyer Gemeline, Gilles Boudéhen
    L'ostéopathie structurelle crânienne s'applique à l'humain comme à l'animal selon des principes communs. Elle répond avec efficacité aux plaintes de l'Homme qui commence sa vie à 4 pattes pour la poursuivre sur les deux de derrière et la finir à trois pattes. Mais elle donne des résultats tout aussi satisfaisants chez nos amis à deux ou quatre pattes. Il était donc normal d'écrire cet article à 4 Mains. Francois Lecuyer Gemeline ; Directeur des études de BIOPRAXIA Gilles Boudéhen co-directeur et co-fondateur de l'Institut de Formation Supérieure de RENNES. L'ostéopathie crânienne est un concept fondé par W.G. Sutherland. « L'Idée folle », l'intuition de la possible mobilité des os du crâne est née il y a plus de 120 ans chez ce génie passionné d'anatomie. Si le modèle a évolué, il est aujourd'hui bien référencé et enseigné dans toutes les écoles d'ostéopathie au monde. Dans la suite des ostéopathes, les médecins et les vétérinaires appliquent cette méthode sur leur patientèle humaine ou animale selon les mêmes concepts. Cette ostéopathie que l'on qualifie de fonctionnelle ou de fluidique a bien vite largement dépassé la seule sphère crânienne pour trouver ses applications sur le corps entier. Cependant depuis le début et encore aujourd'hui cette façon de pratiquer et d'imaginer la lésion au niveau du crâne n'est pas acceptée par tous les ostéopathes. Le Mouvement Respiratoire Primaire (MRP) n'ayant pu être mis en évidence de façon irréprochable et scientifique, la controverse sur l'existence ou non du MRP demeure. Le but ici n'est pas de chercher à savoir si le MRP existe ou pas, mais de s'en exonérer comme « moteur » du soin. Nous pensons que nous pouvons faire de l'ostéopathie crânienne sans évoquer ce concept, sans se fonder sur la croyance ou non en l'existence du MRP. Nous allons nous appuyer sur une lecture anatomique reconnue par le monde scientifique non-ostéopathique ainsi que sur des données simples et connues de mécanique des matériaux. En premier lieu nous parlerons bien de lésion ostéopathique structurelle crânienne et non de dysfonction. [1] En ostéopathie animale biomécaniste développée chez Biopraxia la notion de lésion n'est pas enseignée on parle de dysfonction étant considérée comme l'expression fonctionnelle d'un désordre structural acquis [2]. La lésion telle que définie dans le modèle fondamental de l'ostéopathie structurelle® (MFOS) est une perte des qualités d'élasticité et de déformabilité du tissu conjonctif. On parle de lésion tissulaire réversible (LTR) en opposition aux lésions anatomiques ou organiques qui sont irréversibles. La lésion étant un remaniement du conjonctif, cela peut être rapproché de désordre structural acquis réversible. Pour des raisons de compréhension et de facilité de lecture, nous utiliserons donc le terme de lésion. Nous retrouverons ces pertes de qualités du conjonctif dans tous les constituants anatomiques du crâne de l'enfant comme de l'adulte. Les mêmes caractéristiques de déformabilité se retrouvent également chez les mammifères que cela soit des canidés, équidés, bovidés ou félidés avec bien évidemment leurs spécificités. Ceci nous ouvrira les possibilités de travailler les sutures crâniennes entre deux pièces anatomiques, la structure osseuse elle-même en intra-osseux mais également les membranes du crâne ou les tissus cutanés et sous-cutanés, les muscles les aponévroses et tous les tissus conjonctifs présents. Tous ces tissus peuvent faire l'objet de lésions tissulaires réversibles (LTR). Nous parlons de lésion réversible car lorsque la structure a perdu ses capacités de résilience cela ne dépend plus de nos compétences. Nous excluons donc de notre champ d'action les structures cassées, usées ou mal formées pour les laisser à d'autres métiers : la chirurgie par exemple. Ceci dit il nous reste toutes les pathologies fonctionnelles qui peuvent relever d'une perte de qualité élastique du conjonctif. Ainsi une perte d'élasticité d'un maxillaire peut limiter la fonction de drainage de son sinus. La LTR entraine mécaniquement et secondairement une dysfonction qui peut se traduire par une sinusite maxillaire d'origine mécanique. La restauration des qualités élastiques et de déformabilité physiologique du maxillaire suffira à récupérer la libre physiologie du sinus incriminé. Notre traitement vise donc à changer l'état du tissu conjonctif en lésion, c'est-à-dire la structure et non à s'attarder sur la fonction, conséquence du désordre structurel. C'est parce que l'on s'intéresse à la structure que l'on se qualifie de structurel et non parce qu'on utilise un geste ou une technique dite structurelle. On peut faire du structurel sans crac articulaire. Au départ de l'aventure, Sutherland était très structurel dans ses expérimentations sur lui-même et en observait les conséquences fonctionnelles occasionnées. La Femme de W.G. Sutherland raconte comment, en début de carrière son mari se contraignait mécaniquement telle ou telle zone du corps pour déclencher des symptômes. La sinusite frontale en fit partie. Par contrainte maintenue sur cet os de la face, nous retrouvons dans la description des symptômes la pathognomonie [3] propre au frontal encore enseignée aujourd'hui à Bretagne ostéopathie à Rennes. « Parmi ses expériences personnelles suivant la production des lésions qu'il s'était imposées, il y eut une flambée soudaine de sinusite, alors que ses sinus avaient toujours fonctionné comme ils devaient. Sa vision se modifia également en fonction des tests de restriction. La concentration qui était chez lui remarquable, se trouva altérée de manière notable. Occasionnellement, il eut des accès de brusquerie et d'irritabilité, ce qui n'était pas du tout naturel pour lui. De plus, il était étrangement distant. » (Adah Strand Sutherland, 1962, 56-57). Comment repérer ces lésions réversibles au sein du tissu conjonctif ? « L'écoute » crânienne classique en ostéopathie est un examen passif qui cherche à dépister les dysharmonies de fluctuation ou de rythme du MRP, pour repérer et nommer une dysfonction. Le bilan conjonctif crânien est bien différent, il est essentiellement mécanique et induit par le thérapeute. L'ostéopathe repère une perte de qualité élastique du conjonctif, en jaugeant la réaction du tissu à une contrainte mécanique qu'il impose. Il s'agit donc d'un dialogue conjonctif avec demande mécanique du thérapeute et réponse tissulaire du patient. Cet examen est reproductible avec des variabilités modérées d'appréciation car réalisé et analysé par le biais de la propre organisation conjonctive du thérapeute. L'ostéopathe fait partie intégrante de la communication conjonctive avec le patient, il doit veiller à être le plus passif possible musculairement et neutre dans sa demande. L'ostéopathe induira des demandes de déformabilité au conjonctif crânien par transfert de ses appuis au sol. Il utilise à loisir la passivité de l'énergie potentielle et la guide par son organisation corporelle. Il n'agit pas par la force musculaire mais par transfert de sa gravité, par gestion de son équilibre au travers du conjonctif du patient. L'ostéopathe structurel n'attend pas une motilité ou mobilité du crâne du patient, il pénètre celui-ci par l'organisation de son propre conjonctif. Par l'organisation architecturale de son corps, il crée une direction, une contrainte mécanique à laquelle le crâne du patient répond en s'organisant selon ses propres possibilités mécaniques, sa propre architecture conjonctive. Nous voyons ici, dès le test de résistance, toute la synergie du couple patient-thérapeute qui doivent être indissociables, jusqu'à la fin du soin ostéopathique. « L'art de s'unir et de se séparer ! » La demande faite par le thérapeute exploite la physiologie de déformabilité de la pièce investiguée. En effet, si tel os possède la capacité de se déformer en rotation externe, l'ostéopathe le contraindra dans ce sens pour en apprécier la liberté à exploiter sa biomécanique. On ne demande pas à la pièce mécanique de réaliser une déformabilité impossible loin de sa physiologie. Soit le crâne accepte la contrainte et absorbe la déformabilité : c'est sa physiologie. Soit il subit la demande et y oppose une impossibilité de déformation au sein de son conjonctif : c'est un schéma lésionnel. Il a perdu ses qualités élastiques pour satisfaire une rotation externe ou une demande de torsion ou de translation latérale, par exemple. Ici l'héritage de W.G. Sutherland prend tout son intérêt, car si c'est bien lui qui a découvert la biomécanique que revendiquent aujourd'hui les ostéopathes, c'est dans un deuxième temps et pour satisfaire ses perceptions qu'il a « inventé » le concept de MRP. Nous pensons que les os du crâne ne « bougent pas » mais sont déformables sous la contrainte, notamment celle bienveillante du praticien. Cette capacité d'absorber la contrainte mécanique du crâne est similaire en grande partie à la biomécanique décrite par Sutherland dans son concept de motilité. L'os ne bouge pas seul mais est déformable selon une certaine physiologie d'élasticité conjonctive et suturale. Cette déformabilité n'est pas visible à l'œil nu bien sûr mais appréciable par un touché crânien aisé à acquérir. Par analogie, le test de résistance est comparable à celui que vous feriez pour apprécier la déformabilité de la cloison d'une maison par rapport à la rigidité des murs porteurs. Cette capacité du conjonctif osseux vivant à se déformer est admise par les anatomistes. Ainsi la mandibule par exemple, absorbe une partie des contraintes liées à la mastication en subissant une torsion intrinsèque reconnue par les scientifiques. [4] De même, il est reconnu qu'au cours de sa croissance le crâne se fléchit au niveau de sa base. Les anatomistes parlent de brisure de la base du crâne. Il le fait sous la force de traction des muscles nucaux lorsque le jeune enfant se redresse et se met debout. Ensuite l'oralité et la poussée dentaire organisent le crâne et le modifie pour en faire un crâne d'adulte. [5] Il convient de préciser que chez le quadrupède cette flexion est nettement moins évidente et que chez certains animaux nous pouvons constater une « horizontalisation » du crâne. Les insertions et lignes de force des muscles de la nuque, voire du ligament nuchal se prolongent de façon très évidente, particulièrement chez le cheval dont l'encolure est proportionnellement plus longue. Ce qui confirme bien l'affirmation du professeur Delaire : « La face se verticalise car l'homme se verticalise ». À défaut de cette verticalisation, l'animal présentera moins de flexion crânienne et ne proposera pas une face verticale avec descente relative de l'os hyoïde et libération du larynx et de l'oralité propre à l'Homme. Nous devrons en tenir compte dans notre prise en charge crânienne chez les quadrupèdes. Les différents tableaux adaptatifs crâniens Nous reprenons ici la description du crâne classique de Sutherland organisée autour de la Synchondrose Sphéno-Basilaire (SSB). Cependant, dans le concept structurel crânien, le point central SSB est un point comme un autre, il n'est pas considéré comme le « moteur » de la déformabilité du crâne. De plus, l'anatomie classique, non ostéopathique, accorde ce rôle central de la « brisure du crâne » à la « synchondrose » inter sphénoïdale (pré-post sphénoïde) et à la synchondrose sphéno-basilaire (Pr Delattre et Pr Fénart). L'erreur de vocabulaire, entretenue par le monde ostéopathique, qui considère la synchondrose sphéno-basilaire comme une « symphyse », ajoutée au fait que la déformation de la base du crâne se fasse au sein même de la selle turcique du seul sphénoïde, rendent un peu plus floue, voir obsolète la vision de Sutherland de considérer la biomécanique de la base du crâne comme une « roue dentée ». L'analogie didactique se gripperait avec le rouage quand la synchondrose se soude peu à peu pour se figer vers 25 ans, or on peut pratiquer l'ostéopathie crânienne chez les séniors. Chez les animaux les choses sont similaires lorsque l'on tient compte des âges de croissance spécifiques aux différentes espèces. Nous considérons que les os du crâne ne se mobilisent pas l'un par rapport à l'autre, encore moins tout seuls. Le conjonctif crânien se déforme sous la poussée de la croissance et garde une certaine capacité à absorber les contraintes de la vie courante : mastication, choc, accélération… Nous gardons la description classique des différents tableaux crâniens afin de simplifier le discours et de ne pas rajouter un vocabulaire spécifique. Cependant les descriptions de schémas positionnels, institutionnels et immuables : crâne en flexion, crâne en torsion, ont peu d'intérêt dans la pratique, car elles n'indiquent en rien, ni la lésion conjonctive responsable de cette position, ni le protocole correctif. La lésion n'est pas une « mauvaise » position, ni une perte de mouvement ou d'amplitude, et la dénomination de crâne en lésion de flexion ou de lésion de RFL n'a pas cours en ostéopathie structurelle crânienne. À noter en ostéopathie animale que les jurys de validation de compétence du Conseil National de l'Ordre des Vétérinaires ont tendance à envisager la nécessité de nommer sur des repères orthonormés les positionnements crâniens. Si nous sommes effectivement circonspects sur ce point, nous acceptons ces repères comme des indicateurs de « mouvement » permettant au thérapeute la construction d'une modélisation dans l'espace considéré comme utile au travail et au ressenti. Cette dénomination spatiale des différents repères crânien, grande aile du sphénoïde haute à droite ou base occipitale basse à gauche reste descriptive et n'augure en rien, la lésion dans le conjonctif crânien qui oblige à cette position. Il n'y a pas de bonne position pour un os ou un organe mais une capacité à en changer justement. C'est ce que le test recherchera. Un crâne quasi symétrique mais indéformable est plus malade qu'un crâne tordu qui a conservé toute sa déformabilité. Tant mieux puisque le but de cet habitacle osseux est de protéger le neuro-crâne et le viscéro-crâne. Nous ne nommerons pas la lésion par la place de la pièce osseuse ou par la forme du crâne, mais par le paramètre de résistance restreint lors du test (incapacité du temporal à être amené en rotation externe par exemple, ou impossibilité de bâillement de l'articulation occipito-mastoïdienne droite). « Nous ne cherchons pas à remettre les gens ou les animaux droits, ni à repositionner les organes à leur place ! » Cependant nous nous distinguons aussi des anatomistes classiques qui décrivent ou décrivaient le crâne – et le corps en général – par des notions mécaniques et architecturales. Pilier, voûte, arc-boutants. Ils cherchaient à décrire au mieux le résultat de leurs dissections sur le crâne mort. La tendance actuelle présente avec brio des conceptions plus applicables au crâne vivant. On y parle de déformabilité, d'élasticité, de gestion et répartition des contraintes mécaniques. Parmi ces modèles nouvellement employés s'impose la bio-tenségrité qui lit d'un œil neuf la physiologie et l'anatomie avec des notions propres à l'être vivant. Nous considérons la capacité du crâne à respecter les impératifs de la tenségrité comme sa physiologie mécanique et architecturale : RÉSISTANCE, FLEXIBILITÉ, STABILITÉ, LÉGÈRETÉ. Dès lors qu'une structure vivante déroge à ces principes mécaniques, elle s'éloigne de la physiologie et perd de son potentiel de capacité élastique. Afin de satisfaire aux impératifs des grandes fonctions (respiration, phonation, mastication, déglutition), le crâne s'organise en torsion, se fléchit, se comprime, mais conserve un équilibre fonctionnel. Il sacrifie une partie de sa liberté structurelle optimum, abandonne la symétrie crânienne, mais elle était uniquement littéraire. La correction visera à éliminer les blocages qui empêchent la libre expression du potentiel élastique de tous les conjonctifs, à permettre au crâne de se rapprocher d'une physiologie, d'un respect des lois de la tenségrité alliant équilibre fonctionnel et harmonie structurelle. Un crâne décrit en torsion droite -grande aile haute à droite- n'est pas un problème si on peut appliquer une torsion gauche sur ce crâne. La position n'est rien, la capacité d'en changer est tout ! Le bilan mécanique et le diagnostic ostéopathique crânien Les principes mécaniques de la tenségrité font qu'une structure quelconque va réagir à une contrainte en privilégiant une chronologie de réactions. Ces lois mécaniques ne sont pas propres au vivant et les lois dites de Fryette ne sont qu'une adaptation de ses principes à la colonne vertébrale et au crâne. En fait, elles concernent toutes les structures subissant une contrainte. À une contrainte extérieure telle que la gravité par exemple, une structure physiologique comme une construction architecturale respectueuse des qualités mécaniques de tenségrité va enchaîner : La création ou l'accentuation de ses courbures intrinsèques en flexion : la structure se cintre. Si la contrainte se poursuit, il y a mise en place d'une torsion : La structure se vrille créant une torsion de l'ensemble. Enfin, se crée un cintrage dans un autre plan que la flexion initiale combinée à une rotation dans le même sens des deux extrémités dans la convexité de la courbure ainsi créée. C'est le temps de la « scoliose » de l'ensemble, la structure devient elliptique. On parle de Flexion, torsion et latéroflexion-rotation. Jusqu'à ce stade la structure conserve sa physiologie et toute sa capacité élastique générale. La maison est « tordue » mais pas fragile. C'est même le meilleur moyen qu'a trouvé le conjonctif pour s'organiser en réponse aux contraintes rencontrées. C'est donc normal de trouver le crâne de nouveau-nés ou des animaux en flexion, en torsion ou en latéroflexion-rotation avec toutes les variantes d'organisations positionnelles possibles. Notre diagnostic ostéopathique crânien ne se fera pas par la position ou l'amplitude de mouvement mais pas les paramètres de déformabilité du tissu conjonctif encore disponibles. Lors de notre test de résistance nous repérons un point ou une zone plus dense qui résiste plus à la traction ou à la compression imposée par le praticien. Nous déterminons ainsi : Un point d'entrée de la résistance. Puis, un sens et une direction qui s'opposent à la mise en contrainte. Enfin, une profondeur à laquelle il faut pénétrer pour engendrer une résistance dans la courbe de déformabilité du tissu conjonctif. Une vitesse de pénétration adaptée au tissu conjonctif en lésion. (Bien sûr ce test se doublera d'une anamnèse cherchant à objectiver le caractère fonctionnel de la pathologie rencontrée et à exclure les pathologies organiques propres à la prise en charge médicale ou vétérinaire, red-flags etc) Maintenant que nous avons repéré la lésion dans le crâne et objectivé les paramètres lésionnels, il nous reste la correction. Ce n'est pas le MRP qui va être mis à l'œuvre. Le praticien organise son corps pour imposer passivement une contrainte proportionnée aux paramètres lésionnels. Il propose de pénétrer dans la résistance du tissu en lésion par le point d'entrée qui représente le mieux l'organisation du conjonctif. Il va moduler sa vitesse de transmission de sa masse dans la LTR et chercher à atteindre la profondeur de pénétration adaptée. La mise en contrainte est alors maintenue passivement par transfert des appuis du praticien au sol. On s'appuie au sol au travers de la lésion mais on n'appuie pas sur la lésion. On sait que le tissu conjonctif vivant se déforme selon une courbe en « J » comme les modèles architecturaux construits selon le modèle de tenségrité. Le thérapeute va donc obliger le conjonctif à recruter localement et à distance tous les différents tissus, os, muscles, fascias. Cette réorganisation se fait de façon fractale. De la contrainte sur le tissu cutané et osseux jusqu'à l'intime de la structure conjonctive. La mécano-transduction influe ainsi jusqu'à la cellule. Le tissu conjonctif va redevenir déformable pour retrouver sa performance mécanique initiale et redevenir perfusant. Comportement non linéaire des éléments tensègres comparable à la déformabilité du tissu conjonctif vivant et des éléments biologiques. – Source : osteoetsciences.over-blog.com En effet, la recombinaison du maillage conjonctif vivant permet à la zone en lésion de récupérer son élasticité et de permettre aux vaisseaux sanguins, lymphatiques de restaurer leurs échanges. On lève une contrainte tridimensionnelle dans le maillage conjonctif qui correspond à la représentation de la lésion ostéopathique. La règle de l'artériole est suprême aurait dû dire A.T. Still, car il ne s'agit ici que de réaction mécanique sans dépendance aux relations neurovégétatives. Et pour cause les artérioles en sont dépourvues. L'action mécanique en cisaillant le conjonctif en libère la conduction nerveuse, la vascularisation et le drainage par simple gain d'élasticité. Le conjonctif redevient « perfusant ». L'éponge conjonctive retrouve sa trophicité, perd de sa résistance et permet la restauration d'une fonction épanouie. C'est la fonction qui entretiendra l'état de la structure. Lire la partie 2 : Le concept Crânien Structurel® - Partie 2 : En pratique Renseignements : gillesboudehen.fr franclecuyer chez gmail.com [1] NDLR : Il a été conseillé à l'auteur de ne pas choisir le terme de lésion ostéopathique, mais de dysfonction ostéopathique. Cependant, l'Ostéo4pattes-SDO n'a pas vocation à modifier le texte de ses auteurs. Leur choix de laisser le terme lésion ostéopathique a donc été respecté. [2] Des principes à la méthode - Editions des causes et effet - F. Lécuyer Gemeline (mais cela peut être rapproché de lésion).Pour des raisons de compréhension et de facilité de lecture, nous utiliserons le terme de lésion. [3] Pathognomonie : ce qui montre spécifiquement la pathologie. [4] Cours d'anatomie du Pr CAIX de Bordeaux : http://i-anatomie.com/v2/lamca/ [5] Croissance du crâne du foetus de 5 mois à l'âge adulte : https://www.youtube.com/watch?v=tupO8UvNEY4
  • Au delà de la tenségrité.

    Octobre 2023, par Patrick Chêne
    En écrivant le premier livre, la vie tenségritive, j'ai tenté de m'expliquer en quoi les critiques que j'entendais sur l'ostéopathie étaient trop souvent empreintes de mauvaise foi. J'ai tenté de montrer qu'on pouvait partir sur d'autres paradigmes et qu'à mes yeux, c'était même salvateur pour la médecine, pour la société, pour notre avenir commun. Depuis l'édition de ce livre, j'ai l'impression que nous nous sommes enfoncés dans le pire de ce que je décriais, mais je n'y peux rien, rien d'autre que de continuer à soigner, rien d'autre que de fournir quelques arguments à ceux qui sont en quête d'une autre façon de conceptualiser le soin, la santé, la vie … En écrivant le deuxième livre, j'ai posé avec l'aide d'Amélie Gardelle, l'essentiel de mes savoirs ostéopathiques tels que je les ai testés, conçus et pratiqués. Avec des notions à mes yeux très importantes : tenségrité, mouvement respiratoire primaire harmonique, force de traction médullaire, hélices fasciales dont j'espère qu'elles se répandront dans le monde ostéopathique tant elles éclairent de simplicité beaucoup de cas cliniques. Mais, aussi gratifiants et efficaces qu'ils soient, c'est inévitable, on s'aperçoit que ces concepts ne permettent pas d'englober toute la réalité de ce qu'un corps peut vivre. Revenir alors aux autres techniques ostéopathiques apprises est salutaire ou bien à la médecine universitaire, mais … Cela ne suffit clairement pas à boucher tous les trous … ! Tout simplement parce que la médecine d'une manière générale, et l'ostéopathie dans une version mécanique ne considèrent pas que répondre à la question. : « Qu'est ce que la vie ? » avant d'oser toucher à celle-ci soit quelque chose d'important. Et pourtant, force est de constater qu'en occident, il fut un temps où s'affrontèrent deux idées apparemment contradictoires qui voulaient chacune porter la médecine : le mécanisme et le vitalisme. La première prétendait que le corps était un assemblage de pièces anatomiques et de molécules duquel la vie avait émergé puis la conscience, mais, sans matière : point de vie. La deuxième prétendait que la vie préexistait sous forme d'un germe qui agrégeait la matière sur lui-même. Cette matière n'était alors qu'une cristallisation révélant la vie, celle-ci devenant princeps et la matière ipso facto secondaire. Pasteur et Béchamp furent chacun les chantres d'une de ces deux idées et se bataillèrent de manière mémorable. Et même si chacun d'entre eux semble être revenu sur ces certitudes en fin de vie, il reste que ces deux idées sont là, ineffaçables, fondamentales, inextricables. Ce sont les deux faces d'une même pièce de monnaie et nous devrions les considérer l'une et l'autre afin de juger de la vie, de la santé et de la maladie. Ce qui nous amène à ce qui est appelé une médecine intégrative, c'est à dire qui tient compte de plusieurs façons de voir le corps et la vie qui l'habite en ne restant surtout pas sur le seul versant mécaniste. Cependant, ce n'est pas ce que nous constatons dans les écoles de médecine : le mécanisme est triomphant, les molécules sont l'alpha et l'oméga pour comprendre un corps et si nos molécules sont défaillantes, nous apportons d'autres molécules qui suppléeront aux défaillances. La médecine devient chimie pour le meilleur et … pour le pire. Plus navrant encore, récemment, quelqu'un m'expliquait que la physique et la médecine ne s'intéressaient qu'à la matière (sic), et que le reste n'avait rien à faire dans la santé… Évidemment, pas d'accord je suis … Un photon, de masse nulle, donc immatériel est bel et bien un objet d'étude physique. Mais, ce qui me semble aberrant et navrant, c'était le dénigrement et les accusations implicites dans ses propos … j'aurais pourtant aimé que les deux faces absolument inséparables de la pièce de monnaie mécano/vitaliste puissent être abordées sereinement. Cela n'est pas le cas actuellement. Et de plus, en ces temps covidiens, il semble inimaginable à certains que l'on puisse aider un patient en stimulant la vie dans un corps, en aidant un corps à se défendre. Au point que tombés malades, on a renvoyé chez eux des gens avec rien d'autre qu'un anti inflammatoire, assez toxique par ailleurs, … et rien d'autre, sans chercher à stimuler l'immunité naturelle, en attendant la guérison naturelle ou le pire. Les attaques même contre les gens qui promeuvent un soin par première intention avec des molécules simples ont été une honte, tout simplement. Et ceci me semble montrer que la médecine se fourvoie dans des chemins sombres. Pourtant l'efficacité aurait demandé que l'on pratique enfin cette médecine intégrative. Il se trouve que le deuxième livre, par son parti pris, était résolument mécaniste, même s'il faisait intervenir une mécanique inhabituelle. J'avais désiré, pour ce livre numéro deux, rester dans une explication mécanique pouvant se rattacher facilement aux concepts et idées véhiculées par la médecine et l'ostéopathie telle qu'elle est enseignée maintenant dans les écoles. Pourtant, personnellement, l'expérience clinique m'a bien fait comprendre que ne considérer qu'un seul côté de la pièce de monnaie mécano-vitaliste nous interdisait de comprendre beaucoup de choses des maladies et nous privait de beaux outils de soins. C'est ainsi que j'ai parcouru l'homéopathie, la médecine chinoise, lu et relu beaucoup de thérapeutes hors pairs et originaux et que je n'ai eu de cesse de tester ces “nouveautés” dès lors que la médecine académique ou une ostéopathie plutôt mécaniste ne me semblaient pas offrir de compréhension et de solution satisfaisante. Alors, il est devenu évident qu'au deuxième livre devait se greffer tout ce que j'avais glané et synthétisé dans les médecines dites vitalistes puisque sinon j'aurais été incomplet… et FAUX. Un soignant est un artiste qui utilise au mieux tous ses outils en gardant évidemment un œil sur les garde fous. Et cela, dans le seul but de soigner encore mieux. Aussi, ce troisième livre va aller au-delà de la tenségrité et donner la version vitaliste des soins tels que j'ai pu les concevoir et les intégrer dans ma pratique. Comprenez bien que je vous donnerai une synthèse de ce que j'ai compris de la vie et de son germe vital, que ce ne sera pas une vérité, ni de la science, mais un outil de compréhension et de réflexion qui vous parlera ou non, que vous serez libre d'intégrer dans vos soins, dans votre vie, sous une forme qui vous est propre et bien sûr, seulement si le cœur vous en dit. Et ce faisant j'espère qu'il aidera quelques ostéopathes à savoir où chercher les parties de l'écureuil ostéopathique qui nous font défaut. Rappelez-vous que le Dr Still disait en se référant à l'ostéopathie : « Nous n'avons fait qu'agripper la queue de l'écureuil, dans le trou de l'arbre. La plus grande partie de l'écureuil ostéopathique est toujours à l'intérieur du trou. » (Sutherland, Contributions of Thought, p. 102.) Je vous souhaite une belle lecture. Une lecture, belle et …vivante. Patrick Chêne (02/2023) Paru en Nov 23, disponible des maintenant : https://www.helloasso.com/associations/wakama-nagi/evenements/au-dela-de-la-tensegrite Vous trouverez également un article reprenant toutes les notes de bas de page du livre : https://www.patrick-chene.eu/spip.php?article402